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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 17:31

In 1993 to fight against the graffiti in New York (Graffiti Terminators), an industrial building is rent to graffiti artists to paint. This place called 5 Pointz is intended to welcome artists of 5 boroughs of New York (Mahattan, Queens, Brooklyn and Staten Island). Since, 5 Pointz became one of the most mythical spot of the graffiti scene. In 2002, Jonathan Cohen aka Meres One became the caretaker of the place where he organized exhibitions and make guided tours for tourists. He actually tries to save 5 Pointz. The owner of the building want to destroy it to build a luxury skyscraper. A petition have been signed by 16.000 people./

En 1993 dans le cadre d'un projet visant à décourager le graffiti vandale à New York (Graffiti Terminators), un complexe industriel est alloué aux graffeurs pour peindre officiellement . Ce lieu baptisé 5 Pointz est destiné à regrouper les artistes des 5 boroughs de New York (Manhattan, Queens, Bronx, Brooklyn et Staten Island). Depuis, 5 Pointz est devenu un des spot les plus mythiques de la scène graffiti mondiale. En 2002, le graffeur Jonathan Cohen alias Meres One devient le gardien des lieux, il s'occupe d'organiser des rencontres et des ateliers avec des artistes et de faire visiter les lieux aux touristes qui affluent chaque jour. Sa principale mission depuis quelques années est surtout de se battre pour que 5 Pointz perdure et ne soit pas détruit. En effet, le propriétaire des lieux envisage de démolir l'espace pour y construire 2 tours d'appartements de luxe. Une pétition a déjà été signée par 16.000 personnes./

Source : Canal street

 

 

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 14:23

L'artiste Monsieur Plume nous reçoit en Touraine dans l'atelier que lui prête Bob Jeudy, le fondateur du M.U.R dans sa maison. L'artiste expose en ce moment ses dernières oeuvres à la Boite Noire, galerie Tourangelle située dans la vieille ville et nous parle de son parcours. 

1302 5ptz interieur 185Ptz NYC

Artmore : Bonjour, comment es-tu venu au graffiti?

Monsieur Plume : J'ai toujours aimé le dessin depuis tout petit et je dessinais beaucoup de bandes dessinées, j'ai découvert le graffiti par hasard à l'âge de 15 ans quand je prenais le train je voyais les tags de Mad, qui est devenu connu. J'ai acheté quelques bombes et j'ai vite compris que je pouvais faire dans la rue ce que je faisais sur des feuilles. J'ai commencé sur des murs, des ponts, des tunnels... J'ai rencontré Air avec qui je travaillais et on s'est vite rendus compte qu'on partageait la même passion, j'ai donc commencé à graffer avec lui, on le fait toujours d'ailleurs régulièrement.

017Workshop

 

Artmore : Tu enseignes également le graffiti?

Monsieur Plume : Oui je suis appelé par des structures comme des centres d'urgences, d'hébergements, des prisons, des foyers pour apprendre aux enfants et aux adultes à graffer. En plus de leurs suivis chez des psychologues en milieu médical, ils ont besoin d'une rencontre, d'une reconnaissance pour pouvoir s'exprimer. Ils abordent la matière comme un exutoire. Je mets donc à profit mes connaissances et mon expérience pour les initier, je fais cela depuis 10 ans, c'est une réelle volonté de ma part. Je n'avais pas envie de faire du graphisme, de la publicité ou des choses trop commerciales autour du graffiti et de la peinture, je voulais une forme d'éthique, comme remettre le graffiti dans la rue et le ramener à son but premier, comme un vrai moyen d'expression. Travailler avec des gens en difficulté est une source d'inspiration pour moi, il y un vrai échange, je ne ressors pas indemne de ces rencontres.

041(1)Workshop

 

Artmore : Tu as beaucoup voyagé cette année?

Monsieur Plume : Après 10 ans passées dans un atelier, j'avais besoin de me ressourcer, j'arrivais à la fin de ce que je pouvais transmettre et je voulais prendre du recul sur mon travail. Je n'arrivais plus à me renouveler. Je suis donc parti 1 mois en Islande à Reykjavik où j'ai rencontré des graffeurs avec qui j'ai peint dans un grand graffiti park.

1207-ISLANDE 028Iceland

Ensuite je suis allé 6 mois au Canada où j'ai été invité à graffer et j'ai fait 3 expositions.

montreal-oct2012 plume+graphicthoughtMontreal

Puis je suis parti 3 semaines à New York peindre au 5 Pointz. J'avais contacté Meres One, le gérant du lieu qui m'a proposé de graffer. Il m'a laissé travailler un peu partout dans le 5 Pointz, à l'intérieur et à l'extérieur. J'avais une commande sur toile, Meres One m'a proposé de travailler dans un coin du 5 Pointz et lorsqu'il a vu mon travail, il a voulu que j'échange une toile contre une des siennes. C'était génial de pouvoir travailler avec tous les grands noms qui ont fait l'histoire du graffiti, des artistes qui graffaient déjà sur les trains de New York dans les années 80. J'ai pu découvrir cette réelle culture et voir qu'il y a plusieurs courants dans le milieu du graffiti, celui de New York, où les artistes font perdurer cette tradition en répétant leurs pièces et celui d'Europe qui est très apprécié et respecté mais vraiment différent des Etats-Unis.

1302 5ptz exterieur 02   5 Ptz

1302 5ptz escalier74  5 Ptz

 

Enfin, j'ai crée un projet social que j'ai envoyé à plusieurs résidences dans le monde, où je souhaitais rencontrer la population, parler avec les gens et leur demander ce qu'ils voulaient voir sur les murs de leurs quartiers. L'Islande m'a répondu favorablement, je suis donc reparti là-bas dans un village de 300 personnes au pied d'un glacier.

 

Artmore : Quels sont tes influences ?

Monsieur Plume : Je m'intéresse beaucoup à la peinture et à la photo, ça me sort du contexte graffiti. La musique a aussi une grosse influence sur ma peinture, il y a une relation directe entre l'émotion que la musique me créer et la façon dont je vais peindre. Kandinsky faisait ça aussi. Je veux garder une réelle spontanéité dans le graffiti. Lorsque j'ai envie de peindre je vais peindre, mais il faut une certaine démarche, se demander pourquoi on va peindre dans cet endroit, sur ce mur en particulier.

FME FlickrCanada

 

Artmore : Que penses-tu du mouvement actuel du street art ?

Monsieur Plume : Le street art a ouvert la porte à tout le monde sans vrais engagements, sans messages, sans dessins personnalisés, des choses un peu aseptisées, et en même temps, c'est aussi ce qui fait que le street art devient populaire. J'étais assez fermé au street art au début et je me suis aperçu que le graffiti doit avoir cette notion réelle d'aménagement de l'espace urbain, c'est à dire observer la ville dans laquelle tu es et trouver un mur. Un mur sur lequel tu peux délivrer ton message pour lui donner une dimension plus sociale, plus politisée. Le graffiti est présent partout, dans le luxe, la publicité mais les lois n'ont pas changées et les mentalités non plus. On aime le street art pour son côté sympa et consensuel alors que le graffiti a une mauvaise presse, les gens qui osent ne sont toujours pas acceptés. D'ailleurs les Américains appellent graffiti uniquement les lettrages, tout le reste est appelé street art. Il y a encore des gens dans le milieu de l'art qui refusent d'entendre parler du graffiti comme mouvement artistique et comme moyen d'expression à part entière. La plupart des artistes s'investissent à 100% dans le graffiti, vivent avec peu de moyens et voyagent beaucoup.

photo-6Exhibition "La Boite Noire" Tours

Artmore : Quels sont les artistes que tu apprécies dans le milieu?

Monsieur Plume : Des artistes comme Ernest Pignon Ernest ou Banksy ont contribués de façon positive à l'évolution du street art avec de vrais messages dans leur travail. J'aime les artistes comme Blu qui reviennent à des choses primaires, sans vouloir mettre des effets. Certains font des choses très techniques et perdent tout le message. J'ai eu le chance de peindre avec Marko 93 qui fait du light painting, le précurseur en France, j'aime beaucoup aussi Ariz. Smash 137 fait aussi un travail très intéressant sur toile, l'abstraction de toute forme compréhensive résumée à un geste, un trait. JonOne et Smash 137 détournent un peu le graffiti et vont chercher la matière, tout comme Polke.

051Workshop

Artmore : Que penses-tu de la relation entre le travail dans l'espace urbain et les galeries?

Monsieur Plume : Les galeries sont utiles car c'est le moyen de communication de l'artiste face au milieu de la peinture. Lorsque je fais une exposition dans une galerie j'essaie de ne pas faire de choses trop graffiti, c'est une schizophrénie entre le travail que l'on fait dans l'espace urbain légal ou illégal et ce que l'on fait sur toile. Je cherche à faire des évènements dans une casse, à empiler des voitures comme je l'ai déjà fait et à faire un mur de voiture, dénaturer des choses fonctionnelles comme des voitures. Ca ramène le public dans le contexte dans lequel on travaille.

 

Artmore : Tu regardes ce qui se fait sur internet ?

Monsieur Plume : Oui avec les réseaux et mes copains du graffiti on s'envoi des photos dès qu'on a fini de peindre un mur donc je reçois 500 photos de graffiti tous les week end ! 

 

Monsieur Plume expose à la Boite Noire à Tours jusqu'au 28 septembre.

Il organise depuis 2 ans l'évènement "Graffeurs au château" en Touraine à Crissay-sur-Manse au mois de juillet avec des performances de graffeurs, des conférences et des sets de DJ/

 

/Artmore met Monsieur Plume french artist in his workshop taken by Bob Jeudy, founder of le M.U.R  in his house. The artist makes an exhibition in Tours at La Boite Noire

1302 5ptz interieur 205 Pointz NYC

 

Artmore : Hello, how did you begin graffiti?

Monsieur Plume : I always loved to draw since i was a child, i drawn many comics, i knew graffiti by chance when i was 15, i used to travel by train and i saw tags of Mad who became famous. I bought sprays and i understood i could make in the streets what i did on paper. I began on walls, bridges, tunnels... I met Air in my job and i began working with him. I still often work with him.

023(1)Workshop

 

Artmore : You also teach graffiti?

Monsieur Plume : Yes, since 10 years, i work with structures such as emergency accomodation centers, prisons and i teach children and adults. They need to meet people from outside medical centers, to be able to speak and express themselves. I put my knowledge and my experience to orient them, it's a real willingness. I didn't want to do graphic design, ads or too commercial things around graffiti and painting, i wanted a form of ethics, as put graffiti on streets and bring it to its purpose first, as a true means of expression. Working with people in difficulty is a source of inspiration for me, it's a real exchange.

028Workshop

 

Artmore : Do you travel a lot  ?

Monsieur Plume : yes, after 10 years spent in a workshop, i needed to recharge my batteries, i was at the end of what i could transmit and i wanted to take back on my work. I've been one month in Iceland in Reykjavik and i painted with artists in a large graffiti park.

1207-ISLANDE 054Iceland

Then i've been 6 months in Canada where i was invited to paint and i made 3 exhibitions.

DSC06934Montreal

Then i've been 3 weeks in New York to paint at the 5 Pointz. I wrote to Meres One, the manager of this place who invited me. He let me work everywhere in the 5 Pointz, indoor and outdoor. I had a command on canvas, Meres One let me work in the 5 Pointz. When he saw my work, he asked an exchange with one of his canvas. It was great to work with all major artists that have made the history of graffiti who worked on trains in the 80's in New York. I could discover the real culture of graffiti and see differents movements of this culture.

1302-5ptz-escalier73-copie-1.JPG5 Ptz

1302 5ptz exterieur 035 Ptz

Finally, i created a social project i sent to several residences in the world where i wanted to meet, talk with people and ask them what they wanted to see on their walls. Iceland answered me favourably, i therefore left out there in a village of 300 people next to a glacier.

 

Artmore : What are your influences ?

Monsieur Plume : i am very interested by painting and photography, it comes out of the graffiti context. Music is also a big influence on my painting, there is a direct relationship between emotion music create me and how i'm going to paint. Kandinsky also did it. I want to keep a real spontaneity in graffiti. When i want to paint, i'm painting but i need a certain approach wondering why i will paint in this place on this particulary wall.

FME1208CA-03-copie-1.JPGCanada

 

Artmore : What do you think about street art movement ?

Monsieur Plume : Street art has opened the door to everyone without real commitments, no messages but it's also what makes street art became popular. At the beginning, i was quite sceptical to street art and i noticed that graffiti must have this real notion of urban space, it means to see the city in wich you are and find a wall. A wall on which you can deliver your message to give it a more social dimension, more politicized. Graffiti is everywhere, in luxury, ads but laws and mentalities have not changed. People love street art for its nice and consensus while graffiti has still a bad reputation, artists are not accepted. Besides Americans call graffiti only letters, everything else is called street art. Many people in art don't recognize graffiti as a real mean of expression. Most artists live for their art with few money and travel a lot.

photo-4 Exhibition "La Boite Noire"

Artmore : Which artists do you like ?

Monsieur Plume : Artists such as Ernest Pignon Ernest or Banksy have contributed to the evolution of graffiti with a message. I love artists such as Blu, who return to primary things. Some are doing very technical things and lose the entire message. I had the opportunity to paint with Marko 93 that makes light painting, i also love Ariz. Smash 137 is also a very interesting work on canvas, the abstraction of any comprehensive summarized in a gesture. JonOne and Smash 137 divert graffiti, as Polke.

046Workshop

Artmore : What do you think about the relationship between your work in the streets and in galleries ?

Monsieur Plume : Galleries are usefuli, it's the mean of communication of an artist in the art world. When i do an exhibition in a gallery i try not to make things too graffiti, a schizophrenia between the work in the urban area legal or illegal and what is done on canvas. I would like to do an event in a car scrap yard, to stack cars, as i've already done and to make a wall of cars. It brings back people in the context in wich we work.

 

Artmore : Do you watch on the internet what graffiti artists do ?

Monsieur Plume : Yes with networks and my buddies graffiti we sending photos as soon as we finished painting a wall so i get 500 pictures of graffiti each week and !

 

Monsieur Plume's exhibition at La Boite Noire in Tours until september 28th.

He organises the festival "Graffeurs au château" in Loire Valley at Crissay-sur-Manse each july/

 

Credit photos : Morgan Moguer, Monsieur Plume and La Boite Noire

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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 10:23

Artmore met French artist Tilt a few minutes before his Parisian exhibition "Magic & Destroy". 

 

Artmore: Magic or destroy?

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7538"Magic & destroy"

 

Tilt : Both. I need both. That's why this exhibition calls "Magic & destroy". I want to talk about the relation between what can be magic when we don't expect it at this moment. The magic of a pliers we don't expect right now, the magic of a skull, the magic of a train, the magic of a graffiti considered as dirty, the magic when TV stopped working, all this magic with a double meaning. I think i am destroy with my life, skateboarding, graffiti, that's my life, my world. I found something so beautiful that magic happens. So Magic AND destroy.

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7546"Magic & destroy"

 

Artmore : A childhood?

Tilt : Classic, with super cool parents who was very young, 16 and 18 old in the 70's, in the middle class in Toulouse, France. My parents was very open about what i wanted to do, skateboarding, out, graffiti. They let me leave my life whatever i wanted. A beautiful childhood.

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7550"Magic & destroy"

 

Artmore : Dreams of childhood?

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7551"Magic & destroy"

 

Tilt : Rather dreams of teenager. I had a lot and it was cool to materialize them. I was 14 and tried to explain to my parents that i wanted to be a professional skater. They told me "you are crazy, you have to make you studies", and when i was 17, i said to them that i wanted to be a graffiti artist and they still told me that i had to make studies. Thanks to them,  and i worked a lot, graffiti became a full time job, my dream comes true, and i'll never become a professional skater, it's a big frustration for me, but i am not good enough apparently!

 

Artmore : Beginnings?

Tilt : I am in nostalgia, this exhibition doesn't show it too much but i i work a lot on topics that relate to the nostalgia, i make much reference to childhood or my beginning. I have beautifull memories with stories, trips... I could talk 4 hours of my beginnings in graffiti, of what i felt the first time i saw graffiti when i came in New York in 1994 to see artists and discover THE city where graffiti born. My beginnings are magical, when you see that your passion is finaly an entire universe around the world with a big history, precursors, it's very strong and it became my life. But i miss my beginnings too, for example when i smell the odors of old sprays. For a long time, i've been frustrated by not having 16 years in the 80's in New York but when i see all "fake" artists today, i think it was not so bad to have 16 years in 1988 in France.

 

Artmore : Are you thinking there are many "fake" street artists nowdays?

Tilt : Yes, i am not a street artist but a graffiti artist. I think there are a lot of very good designers, illustrators, architects but they think they have to make their own stuffs in streets and take photos to publish them on blogs, twitter, instagram and said "ok, i'm in a street artist, i belong to this culture". But we have to think that graffiti has got a story, as i said, guys spent hours on tracks painting trains in streets, factories, traveling, and i find it pretty reductive today. I'm happy to have made my own experience, traveling, exchanging photos by post mail because internet didn't exist and to see styles, influences. Making street art became something "trendy", it's not an alternative culture like before. Look Vuitton, Chanel and Hermes making clothes with graffiti. That's why i try to not see stuffs on internet, sometimes it hurts me.

 

Artmore : Bubble girls?

CLAVELTILT-5.png"Bubble girls"

 

Tilt : This project has been misunderstood. For me, it was a project on privacy, on photography, not at all on body painting, not a porn project. It was 4 hours on intimacy between 2 foreign in a faraway country with a girl, not a model, not a girl found on facebook. Just a girl who give me on photography what she won't give me if i hadn't painted on her. I have been shocked by the relationship between religion and nudity. We were freer in the 70's. Those girls took a risk of going in a hotel with a stranger and i also took the risk of making an illegal graffiti in their city, it was an exchange. The way i used my camera was close to painting because i use crappy camera and i do dirty pictures, and that's i am doing today in my painting. I go back to stuffs more primitive, basic, the bubbles.

VirginUSA.jpg"Bubble Girls"

 

Artmore : Panic Room?

PanicRoom4.jpg"Panic Room"

 

Tilt : it was a big surprise with of all views on internet. More than 10 countries have written to me. It was a big satisfaction. I was a little bit sad because it became something very design, like interior design. Disappointed also beacause a few years ago, i had painted a huge roof in Brooklyn where i wrote "MisTilt", an illegal stuff, very complicated to set up, with an incredible picture on New York view wich was 70 metersX17 meters. For me it was the masterpiece, not for its illegality because it was the largest graffiti ever made in New York. I'm in love with this city so i was very proud but for people it was just a photo, only graffiti and not a design stuff. That's internet...

CLAVELTILT-6"Miss Tilt" New York

Video "Panic Room"

 

 

Artmore : Atlanta?

8.jpg"Atlanta"

 

Tilt : I went out there with a model of a "Sex and violence" written on American flag everywhere. I wanted to make a punk style like in London where i made "Anarchy in the UK", a Sex Pistols's text.

TILT-ANARCHY-IN-THE-UK-1_906.jpg"Anarchy in the UK"

 

I thought it was a good slogan for America. But when i got to Dowtown Atlanta wich is a ghetto, a very poor area, i saw dealers, prostitutes, old gay walking with theirs dogs, i said i couldn't write "Sex and violence" in a flag. I got the idea to ask to 80 people to give me their names that i wrote on a large American flag. It has affected people to show their name, they had the impression of being part of a movement and i was very proud. The video is beautiful, i wanted to show in the video the lives of people in their neighbourhood.

Video in Atlanta

 

Artmore : Cities?

Tilt : If i had to choose two, it would be New York and Manilia in the Philippines for freshness of a movement because it's the beginning of street art. There are graffitis on the streets but not yet exhibitions. When i paint in the streets people come to tell me thank you, brings me strawberry juice and take photos with me. I have beautiful experiences over there. I fell in love with Filipinos. This city has a history, there is life on walls. Otherwise, New York is MY city.

Manila10.jpg"Manilia"

 

Artmore : Rant?

Tilt : The judgment of my work on only one exhibition. People have to look at internet, a fabulous tool for graffiti, to see work of an artist. People think " Bubbles Girl" was a porn stuff. They said that i'm doing bubbles for 10 years. I want to tell the people to take time to go see the work of an artist and criticize once they have seen all his work. You have to be faster, change your style to each exhibition. i always hear this critical on me. Mondrian made squares with colors for 15 years, Picasso has 60-years career, Roa made animals, Keith Haring and Basquiat are recognizable immediatly, they don't have 20 different styles. I have only 40 years. There is a pressure. That's why i try to not watching on the internet.

 

Artmore : Projects?

Tilt : I have an exhibition in Marseille on may 2nd at David Pluskwa Gallery then i'll stop exhibitions because it's a lot of pressure and stress. I will do walls, especially in Detroit, Bogota, Cagliari and Beirut. I want to make projects with my friend of Big Addict who will made beautifull videos and i will stay and enjoy cities to make true graffiti./

 

/Artmore a rencontré l'artiste Toulousain Tilt quelques minutes avant l'ouverture du vernissage de sa nouvelle exposition Parisienne "Magic  and Destroy". L'artiste, qui vit un peu nul part et partout, n'a pas de téléphone portable et vit cela comme une grande liberté. Très chaleureux, il nous parle de cette nouvelle exposition, de ses expériences et de ses projets. 

 

Artmore : Magic ou Destroy?

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7540"Magic & destroy"

 

Tilt : Les 2, j'ai besoin des 2, je pense, et c'est pour ca que l'expo porte ce nom, je veux parler parler du rapport entre tout ce qui peut être magique alors qu'on ne l'attend pas à ce moment précis : la magie d'une pince monseigneur que l'on n'attend pas là, la magie d'une tête de mort, la magie d'un train, la magie des tags considérés sales, la magie où la télévision s'arrête de marcher, la magie de tous ces trucs là avec ce double sens. Je pense plutôt être du côté Destroy par rapport à ma vie, le skateboard, le graffiti, c'est plus mon environnement et en grandissant j'y trouve quelque chose de tellement beau dans tout ca que la magie opère. Donc magic ET destroy.

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7543"Magic & destroy"

 

Artmore : Une enfance?

Tilt : Classique, avec des parents super cool qui m'ont eu très jeunes à 16 et 18 ans dans les années 70 dans un milieu prolétaire avec une Mamie femme de ménage et un Papi maçon. Des parents qui bossent dans une station service et vivent dans une cité HLM dans la banlieue de Toulouse. Mes parents ont été très ouverts sur tout ce que je voulais faire, le skateboard, sortir, faire des conneries, faire du graffiti et qui m'ont permis de découvrir mes 2 grandes passions, le skate et le graffiti, donc une belle enfance.

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7539"Magic # destroy"

 

Artmore : Des rêves d'enfance?

Tilt : D'adolescence plutôt J'en avais pleins et ça a été génial de les concrétiser. J'avais 14 ans et j'essayais d'expliquer à mes parents que je voulais être skater professionnel qui me disaient : "t'es fou, fais des études", et à 17 ans je leur disais que je voulais changer et devenir graffeur professionnel, ils me disaient encore que ça n'existe pas et qu'il fallait faire des études. Et grâce à eux et parce que je me suis accroché, je n'ai jamais été skater professionnel, c'est ma plus grosse frustration mais je ne devais pas être assez bon. Et puis, un de mes rêve s'est réalisé, c'est devenu un job à temps plein et pas juste un passe temps comme beaucoup de gens, même si c'est quelque chose que je respecte, d'avoir un boulot normal et de faire de la peinture à côté sans que tu gagnes ta vie avec.

TILT-MAGIC-OR-DESTROY 7545"Magic # destroy"

 

Artmore : Des débuts?

Tilt : Oui, je suis vachement dans la nostalgie, cette exposition ne le montre pas trop mais je travaille beaucoup sur des thèmes qui ont rapport à la nostalgie, je fais beaucoup référence à l'enfance ou à mes débuts. J'ai des beaux souvenirs de belles histoires, d'aventures à plusieurs ou seul, je pourrais te parler pendant 4 heures de mes débuts dans le graffiti, de ce que j'ai ressenti la première fois que j'en ai vu, de pourquoi je me suis mis dans ça, la vibe que j'ai eu quand je suis parti en 1994 à New York pour voir les précurseurs et découvrir LA ville où est née le graffiti. Mes débuts sont magiques, quand tu t'aperçois que ta passion est finalement tout un univers dans le monde entier avec une histoire, des précurseurs, et que ça à l'air d'être tellement fort que ça peut devenir ta vie et que ça le devient. Ce sont des débuts très forts. Mes débuts me manquent aussi, ne serait-ce par exemple que les odeurs des bombes qui ont changées. Pendant longtemps, j'ai été très frustré de ne pas avoir eu 16 ans dans les années 80 à New York  mais avec ce que je vois aujourd'hui dans le street art , les choses un peu déviantes, un peu "fake", je me dis que finalement je suis content d'en avoir eu 16 en 1988 en France, c'est déjà une expérience géniale.

 

Artmore : Parce que tu penses qu'il y a beaucoup de sous-street art, "fake" comme tu dis?

Tilt : Oui je me considère plutôt comme un graffiti artiste que comme un street artiste et. Je trouve qu'il y  a des dérives de mecs qui sont de très bons dessinateurs, de bons illustrateurs, de bons architectes et parce qu'ils ont une imprimerie à côté de chez eux, ils vont sortir des affiches en 4x3 et les coller en ville, puis faire un blog, un twitter, un instagram et vont se revendiquer de cette culture street art. Alors que si tu le prends au sens propre, c'est toute une histoire le graffiti, comme je te disais, ce sont des mecs qui ont passés des heures et des heures à arpenter les bords des voies ferrés, à peindre des trains à avoir cette activité en rapport avec la rue, dans les squats, les usines, les voyages, je trouve ça assez réducteur aujourd'hui. Donc oui les dérives existent et je suis très content d'avoir eu ce parcours de mes 15 premières années qui ont été du graffiti pur et dur à voyager, échanger des photos par courrier parce qu'il n'y avait pas les mails, et voir le style, les influences, qui fait quoi, dans quelle ville, ca a été tout un parcours. J'ai l'impression qu'il y a des choses un peu fausses comme un mec de 15 ans aujourd'hui qui se met au graffiti, au street art, ou au skate. Il n'y a plus la notion d'alternative, juste la notion de vouloir faire partie d'un truc Trendy et pas d'une contre-culture. C'est presque main stream maintenant, regardes Vuitton, Chanel et Hermès qui font des fringues avec des graffeurs alors qu'à l'époque on était dans de la culture alternative. C'est pour ça que j'essaie de ne pas trop voir de choses sur internet, de ne pas trop lire de blogs parce que ça me fait mal parfois.

 

Artmore : Bubble Girls?

CLAVELTILT-3.png"Bubble Girls"

 

Tilt : C'est un projet qui a été mal compris à l'époque. C'était, pour moi, un projet sur l'intimité, sur la photographie, pas du tout sur le body painting, ni sur le cul. C'était 4 heures d'intimité entre 2 étrangers  dans un pays lointain avec une fille qui n'est pas mannequin, qui n'est pas trouvé sur facebook, sur qui je vais dessiner plus comme un prétexte pour qu'elle me donne en photo ce qu'elle ne m'aurait pas donné si je ne lui avais pas dessiné dessus. J'ai été très choqué par le rapport entre la religion et la pudeur, on était plus libre avec l'image du corps et le cul dans les années 70. Ces filles prenaient le risque d'aller dans un hôtel avec un inconnu, je prenais également le risque de faire un graff illégal dans leur ville, c'etait plutôt un échange. La façon dont j'utilisais l'appareil photo était proche de la peinture parce que j'utilise un appareil photo pourri et que je fais des photos un peu sales, et c'est ce que je fais aujourd'hui dans ma peinture. Je reviens à des choses plus primitives, basiques, des bubbles. 

 

Artmore : Panic Room?

PanicRoom9.jpg"Panic Room"

 

Tilt : C'était un grosse surprise en termes de retour et de vues sur internet. Des dizaines de pays m'ont écrit. C'était vraiment une grosse satisfaction car j'ai dû toucher quelque chose. En même temps, c'était un peu triste parce que c'est devenu un truc très déco, très design, comme de l'architecture d'intérieur parce que ça devait parler aux gens. Déçu aussi parce qu'il y a quelques années j'avais peint un énorme toît à Brooklyn où j'avais marqué "Mistilt", un truc illégal, très compliqué à mettre en place, avec une photo incroyable sur toute la vue sur New York qui faisait 70 mètres x 17 mètres. Pour moi c'était la masterpiece, pas juste pour son illégalité mais parce que c'était le plus gros graffiti jamais réalisé à New York. Moi qui suis amoureux de cette ville j'étais hyper fier alors que c'est passé un peu à la trappe parce que ce n'était qu'une photo, du graffiti et que ce n'est pas quelque chose de design. Donc déçu aussi de voir qu'il faut aller sur ce terrain pour avoir un nombre de vues sur internet maximum. C'est apparemment le jeu du web.

CLAVELTILT-6"Miss Tilt" New York

Video "Panic Room"

 

Artmore : Atlanta?

4.jpgTilt à Atlanta

 

Tilt : Je suis parti là-bas avec une maquette d'un drapeau Américain écrit dessus "Sex and Violence" partout. Je voulais rester dans le punk car je venais de faire "Anarchy in UK" à Londres, un texte des Sexs Pistols.

_MG_9804_906.jpg"Anarchy in UK"

 

Je trouvais que ce slogan collait pas mal avec les Américains.  Mais quand je suis arrivé de ce quartier Dowtown Atlanta qui est un un ghetto, un quartier très pauvre, j'ai vu des dealers, des crackés, des prostituées, des vieux gays qui promènent leur chien, je me suis dit que jamais de la vie je leur mets dans la gueule "sex and violence". J'ai donc eu l'idée de demander à 80 personnes de me donner leurs noms que j'ai écris sur un gros drapeau Américain. Ca a touché les gens, ils montraient du doigt leur nom, ils avaient l'impression de faire partie d'un truc et j'étais très fier. J'ai vu des femmes pleurer parce que j'ai aussi mis le nom de personnes décédées que j'avais connus là-bas. La video est magnifique. Je ne voulais pas faire comme à Londres, le processus de quelqu'un qui peint un mur,  je voulais vraiment montrer la vie des gens dans leur quartier.

Video à Atlanta

 

Artmore : Des villes?

Manila2.jpg Tilt à Manille

 

Tilt : Si je devais en choisir deux, ça serait New York et Manille en Philippine pour la fraicheur d'un mouvement  car le street art en est à ses balbutiements. Il y a des graffitis dans les rues mais pas encore d'expos. Quand je peins dans la rue les gens viennent me dire merci, t'apportes du jus de fraises et se prennent en photo avec moi. J'ai vécu de belles expériences la-bas. Je suis tombé amoureux des Philippins.  La ville a une histoire, il y a de la vie sur les murs avec des patines, j'adore peindre sur des supports patinés. Sinon New York reste MA ville.

 

Artmore : Des coups de gueule?

Tilt : Le jugement de mon travail sur une seule expo. Les gens ne font pas l'effort d'aller sur internet, pourtant fabuleux outil pour le graffiti, pour voir le travail que j'ai fait avant. Ils jugent les Bubbles Girls comme étant un truc de cul. Ils disent que ca fait 10 ans que je fais des bubbles. J'ai envie de dire aux gens de prendre le temps pour aller voir le travail d'un artiste et de critiquer une fois qu'ils ont vus tout son travail. Il faudrait aller toujours plus vite, changer de style à chaque expos. J'entends cette critique sur moi et sur tous les artistes que je connais. Mondrian a fait des carrés avec des couleurs pendant 15 ans, Picasso a 60 ans de carrière, Roa fait des animaux, Keith Haring  et Basquiat sont reconnaissables tout de suite, ils n'ont pas 20 styles différents. Je n'ai que 40 ans et je trouve qu'il y a une pression des amateurs de street art. C'est pour ça que j'essaie de m'éloigner et de ne pas trop regarder sur internet.

 

Artmore : Des projets?

Tilt : J'expose à Marseille le 2 mai prochain à la galerie David Pluskwa. Puis j'arrête un peu les expos car c'est beaucoup de stress, de pression et je vais refaire des murs, notamment à Détroit, à Bogota, à Calgari et à Beyrouth. J'ai envie en ce moment de projets de murs avec mon ami réalisateur Big Addict qui fera de belles videos, ce qui me permet aussi de rester et de profiter des villes et de faire du vrai graffiti.

 

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Credit photos : Tilt & Artmore

 

 

 

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 10:48

Artmore : 2012 was YOUR year : exhibitions in Los Angeles, First solo show in London, Miami, collaboration with artists, interviews in magazines. You are everywhere. Are you still happy to travel all over the world? Freedom is important for you?

Anthony Lister : Yes

Artmore : Are you still travel with all your family (you wife and your 2 children)? « Have you seen them? The listers . World Tour 2012 »?

Anthony Lister : Sometimes

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Artmore : You made exhibitions and paintings on walls in Australia, USA, Canada, England, Germany, Italy. What about France?

Anthony Lister : I'm waiting for an invitation. I'm need to be invited in like a vampire.

Artmore : Do you have studios everywhere? Or just in New York?

Anthony Lister : Yes i have a few studios in a few cities.

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Artmore : You work is just incredible, so delicate and rude, dark and happy, white and colorful, love and death, movement on streets. What are you inspired by in general?

Anthony Lister : Not much, i just get to work.

Artmore : You seems to have a duality : extravagant and introvert, exactly like your painting?

Anthony Lister : Yes  i have rainbows coming outa my vagina.

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Artmore : You looks like a teenager but i feel your work like a deep introversion. Do you feel it like that?

Anthony Lister : I don't age. I'm a time traveling vampire.

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Artmore : You used to paint with many colors, rainbows, colorfuls clothes? Color is important according to you?

Anthony Lister : I am color blind and only see in red and green

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 Artmore : Your work is something never-been before. Is it hard not be influenced by masters, contemporary or street artists?

Anthony Lister : I'm only into dead like Jimi Hendrix and Albert Einstein.

Artmore : David Shillinglaw i interviewed 1 month ago in London told me that it's really different to paint in the street and in a studio, « it's like a musician who play live or in a studio », "one painting in the street is like 20 paintings in my studio". Are you agree with that and do you feel the same?

Anthony Lister : i don't agree.

Artmore : In 2011, you were « one of Australia 's 50 most collectable artists », in 2012, according to Complex, you are one of the 25 most important artist with Invader, Shepard Fairey, Roa, Takashi Murakami, Terry Richardson, Cindy Sherman... artists with a long career. Is it a consecration? You might be very proud to be here with major artists of the XXI century?

Anthony Lister : I've died before i'll die again whatever.

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Artmore : You made a film « Anthony Lister, the movie », the true story of your life. A documentary on your life at 33? Tell me why? Do you think you realized many things in your short life?

Anthony Lister : i obviously take comedy very seriously.

Artmore : Who are your collectors?

Anthony Lister : I am the only collectors i consider when i make my work.

Artmore : What are your projects for 2013?

Anthony Lister : I'm planning on a few big shows in a few big countries. One mans mess is another mans message. I hope to build more pianos that don't work and i'm really hoping on setting a police car. I'm constantly astonished by being able to get away with doing what i do. It's confusing to define and explain to my children why my friends are being imprisoned for the same act that i am being celebrated. The irnoy of my practice is a riddle wrapped in an enigma. Ask yourself what is "never odd or even" then spell it backwards/

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/Artmore : 2012 a été ton année : expositions à Los Angeles, 1er show solo à Londres et Miami, collaborations avec des artistes, interviews dans des magazines. Tu es partout. Es-tu toujours aussi heureux de voyager à travers le monde? La liberté est importante pour toi?

Anthony Lister : Oui.

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Artmore : Voyages-tu toujours avec toute ta famille (ta femme et tes 2 enfants)? « Have you seen them? The Listers . World Tour 2012 »?

Anthony Lister : Parfois.

Artmore : Tu as exposé dans des galeries et sur des murs en Australie, Etats-Unis, Canada, Angeleterre, Allemagne, Italie? Penses-tu un jour faire de même en France?

Anthony Lister : J'attends une invitation. J'ai besoin d'être invité comme un vampire.

Artmore : As-tu des studios partout? Ou juste à New York?

Anthony Lister : Oui j'ai quelques studios dans quelques villes.

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Artmore : Ton travail est juste incroyable, si délicat et dure, sombre et joyeux, blanc et coloré, rempli d'amour et de mort, ce qui donne un mouvement incroyable dans les rue. Qu'est-ce qui t'inspire en général?

Anthony Lister : Pas grand chose, je fais juste mon travail.

Artmore : Tu sembles avoir une dualité : extravagant et introverti, exactement comme ta peinture?

Anthony Lister : Oui, j'ai des arcs-en-ciel qui sortent de mon vagin.

Artmore : Tu ressembles à un adolescent mais je ressens ton travail comme une profonde introversion. Le ressens-tu comme ça?

Anthony Lister : Je ne vieillis pas. Je suis un vampire qui voyage dans le temps, sans âge.

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Artmore : Tu utilises beaucoup de couleurs dans ta peinture, des arcs-en-ciel, des vêtements colorés. La couleur est importante pour toi?

Anthony Lister : Je suis daltonien et je ne vois qu'en rouge et vert.

Artmore : Ton travail est quelque chose de jamais vu avant. C'est difficile de ne pas être influencé par les maîtres de la peintures, les contemporains ou les autres street artistes?

Anthony Lister : Je suis seulement inspiré par des artistes morts comme Jimi Hendrix et Albert Einstein.

Artmore : David Shillinglaw que j'ai interviewé il y a 1 mois à Londres me disait que c'est vraiment différent de peindre dans la rue et dans un studio, « c'est comme un musicien qui joue live ou dans un studio », « une peinture dans la rue c'est comme 20 peintures dans mon studio ». Es-tu d'accord avec ça?

Anthony Lister : Non, je ne suis pas d'accord.

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Artmore : En 2011, tu étais « un des 50 artistes Australiens les plus collectionnés », en 2012, selon Complex, tu es un des 25 artistes les plus importants avec Invader, Shepard Fairey, Roa, Takashi Murakami, Terry Richardson, Cindy Sherman... des artistes avec une longue carrière. Est-ce une consecration? Tu dois être très fier d'être parmi les plus grands artistes du XXIème siècle?

Anthony Lister : Quoi qu'il arrive je suis mort avant que je meurs à nouveau.

Artmore : Tu as fait un film "Anthony Lister, le film", la véritable histoire de ta vie. un documentaire sur ta vie à 33 ans? Penses-tu avoir fait énormément de choses dans ta courte vie?

Anthony Lister : Je prends manifestement la comédie au sérieux.

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Artmore : Qui sont tes collectionneurs?

Anthony Lister : Je me considère comme le seul collectionneur quand je fais mon travail.

Artmore : Quels sont des projets pour 2013?

Anthony Lister : J'ai des projets de quelques grands shows dans quelques grandes villes. Les problèmes d'un homme sont les messages d'un autre. J'espère construire plus de pianos qui ne marchent pas et j'espère vraiment mettre le feu a des voitures de police. Je suis constamment étonné d'être capable de me faire passer pour ce que fais. C'est déroutant de définir et d'expliquer à mes enfants pourquoi mes amis sont emprisonnés pour les même actes que ce pour quoi je suis célébré. L'ironie de ma pratique est en proie à une énigme. Demandes-toi ce qui n'est jamais paire ou impaire puis épelle-le à l'envers.

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 19:01

Artmore a rencontré David Shillinglaw à Londres dans son studio alors que l'artiste expose en ce moment à "Urban Masters". L'artiste nous acceuille chaleureusement avec son chat dans son loft/appartment au nord de Londres et nous parle de ses débuts, de ses influences, de son travail et de ses projets. 

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/Studio/

 

Artmore : Salut, content d'être içi avec tous les plus grands artistes reconnus du street art?

David Shillinglaw : Oui, c'est une incroyable exposition organisée par la magnifique Opera Gallery. Le groupe de personnes qui ont été sélectionnés pour ce show est réellement intéressant mélangé ensemble. Chaque artiste qui a délivré son travail a répondu à l'histoire de l'art, nous sommes tous influencés a tous les niveaux par cette histoire et les maîtres qui sont venus avant nous. C'est aussi une exposition intéressante grâce au mélange d'artistes de rues et d'artistes de studio. 

Artmore : Tu peux nous expliquer comment s'est passé le contact?

David Shillinglaw : Grâce à Butterfly qui a organisée le show et les gens d'Opera Gallery qui connaîssaient mon travail.

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/Urban Masters/

Artmore : Tu peux nous en dire un peu plus sur toi. Les débuts? Etait-ce dans la rue ou dans un studio?

David Shillinglaw : J'ai suivi le chemin classique. A l'écôle, l'art était la seule chose que je voulais apprendre. Quand j'étais à l'université à Saint Martin College, j'étais vraiment inspiré par l'explosion du street art, je me souviens d'avoir été particluièrement impressionné par le travail de Barry McGee. J'ai étudié au moment où le street art est devenu très populaire, je ne pouvais pas l'ignorer, en revanche je ne me suis jamais dit que j'allais devenir un street artiste, c'est juste arrivé.

Artmore : Est-ce vraiment différent de peindre dans la rue ou dans un studio?

David Shillinglaw : Peindre un mur dans la rue peut être beaucoup plus excitant que peindre un mur dans un studio. Dans le studio, tu as en permanence des lumières, du thé, des toilettes, j'ai même mon chat qui me tient compagnie. Si tu travailles dans la rue, tu contrôles beaucoup moins les choses. Si tu tombes en panne de peinture ou si tu n'as plus de lumière, tu dois arrêter. C'est comme un musicien, si tu enregistres dans un studio, tu peux refaire autant de fois que tu veux, tu as de la révèrb, de l'écho, des effets spéciaux... Si tu performes live, tu as une seule chance d'y arriver. C'est pourquoi, peindre dans les rues est très excitant car ça me garde éveillé, ça rend le fait de peindre très excitant. Une peinture dans la rue est comme 20 peintures dans mon studio.

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/Paris/

Artmore : Penses-tu que ça soit une bonne chose que le street art soit éphémère?

David Shillinglaw : Ca change constamment. C'est important de voir le changement. Tu fais une peinture un jour dans la rue et la fois d'après c'est différent ou ce n'est plus là. C'est quelque chose de changeant, ce n'est pas poli ou fini, comme une toile encadrée dans une galerie. Ca change tout le temps et çà ne restera jamais pour toujours. C'est aussi gratuit, immédiat et accessible. Quand je fais quelque chose sur un mur, je prends une photo mais c'est comme un cadeau que je fais à la rue, une relation et une collaboration avec l'environnement. Les gens passent et voient la pièce par chance. Comme je disais, c'est comme la musique; tu peux acheter le CD ou télécharger le morceau, mais c'est toujours une expérience plus riche d'écouter et de voir la musique live.

Artmore : Suis-tu la scène street art?

David Shillinglaw : J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe mais je suis trop occupé et je ne trouve pas toujours le temps de regarder ce qu'il se passe. Quelque fois, je ne veux pas savoir car je veux vraiment faire mon propre truc et ne pas être trop influencé par ce que font les autres.

Artmore : Où as-tu voyagé et exposé dans le monde?

David Shillinglaw : J'ai beaucoup voyagé. J'ai fait des expos dans certains endroits de grandes portées comme  la Chine, Istambul, New York... Voyager pour mon art est vraiment important car mon travail à beaucoup à voir avec les langues, la communication, les signes, les symboles. A chaque fois que je vais quelque part j'apprends de nouvelles langues, de nouveaux mots ou signes dans les rues et des dessins faits à la main. C'est différent d'un endroit à un autre. Les signes influencent mon travail et entre dans mon vocabulaire visuel. Je crois que c'est très important de voyager : tu rencontres des gens, tu manges de la nouvelle nourriture, tu entends de la nouvelle musique... J'ai été en Gambie aussi. J'ai eu la chance de travailler dans les rues, ça a attiré beaucoup de gosses et j'adore collaborer avec des enfants pour leur simplicité et leur approche directe. J'adore ça.

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/Gambie/

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/New York/

Artmore : A-t-on avis, quelle est la meilleure capitale du street art?

David Shillinglaw : Cà change, ça dépend de la rue, ça dépend de l'art...

Artmore : New York meilleur que Londres?

David Shillinglaw : C'est différent, ça dépend des festivals et des expositions en cours. Les choses changent tout le temps. Mais New York est comme un joli monstre. Le musicien Tom Waits dit que "Manhattan est un bâteau, et l'océan est en feu". 

Artmore : Tu as une relation particulière avec la France?

David Shillinglaw : J'adore Paris, j'ai vraiment de bons amis à Paris. J'y ai été il y a quelques années pour faire une expo avec un mec cool qui s'appelle Jekyll et Hyde. J'ai aussi un ami au 35 Tours, où j'ai peint le sous-sol du bar. A chaque fois je rencontre des gens et ça rend la ville plus riche.

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/Le 35 Tour bar/

Artmore : Comment as-tu rencontré Agnes.b ?

David Shillinglaw : J'ai fait une exposition dans une de ses boutique à Londres il y a environ 7 ans. Elle aime mon travail, j'ai peint quelques une de ses vitrines et j'ai fais quelques expositions. J'ai aussi récemment dessiné un sac pour elle.

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/Sac Agnes.b/

Artmore : Quels sont tres projets?

David Shillinglaw : Je travaille sur une nouvelle exposition à Londres, puis une autre à Rotterdam et des projets en Gambie avec Wide Open Walls. C'est un étrange endroit la Gambie car il n'y a pas internet, pas de téléphone mais c'est facile de faire des choses car il n'y a pas de distraction, "le moins tu as le plus tu peux faire". Tu as juste besoin d'une voiture et d'un pinceau et tout devient possible.

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/Gambie/

Artmore : Quels sont tes rêves?

David Shillinglaw : Le succès maintient ce que tu aimes. Je vis dans mon studio, ça n'est jamais ennuyeux. Je vis un rêve. Je veux juste maintenir cela jusqu'à 70 ou 80 ans. Je veux collaborer avec d'autres artistes. J'aimerais continuer de faire des pièces en public plus grandes dans la mesure du possible. C'est pourquoi le street art est important car ça parle vraiment aux gens, à tout le monde. Si tu fais des pièces en Afrique sans galerie, sans internet, sans site web, ça devient autre chose, comme un outil pour enseigner et interagir. Les gosses prennent un crayon et un morceau de papier, ils copient et ils voient que tout devient possible avec un pinceau et un mur. L'art devient en quelque sorte un langage universel.

 

L'artiste expose en ce moment à Urban Masters à Shoreditch à Londres. Son livre "The dance of 1000 faces" est disponible sur son site à la rubrique "shop" ainsi que toutes les infos le concernant/

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/Studio/

 

 

/Artmore met David Shillinglaw in London in his studio during the exhibition "Urban Masters" where he presents a canva. The artist greets us warmly with his cat in his loft/studio on the north of London and talks about his debuts, unfluences, his work and his projects.

Artmore : hi, happy to be there with great majors street artists of the world?

David Shillinglaw : Yes, it's an amazing exhibition organized by the wonderfull Opera Gallery. The group of people who have been selected for this show are a really interesting mix together. Each artist makes work is reponding to art history, we are all influenced on some level by that history and the masters who came before. It is also an interesting exhibition because of the mix of street and studio artists.

Artmore : Can you explain how happened the contact?

David Shillinglaw : Thanks to Butterfly who curated the show, and people at Opera who known my work.

Artmore : Tell me more about you. The beginning? Was is in the street or in a studio?

David Shillinglaw : I followed the path of being an artist the usual way. At school, art was the only thing i wanted to learn. When i was to university in Saint Martin College, i was really inspired by the explosion of street art, i remember being particulary impressed with the work of Barry McGee. I graduated at a time when street art became very popular, i couldn't ignore it, i didn't ever think that i wanted to be a street artist, it just happened.

Artmore : Is it really different to paint in the street or in a studio?

David Shillinglaw : Painting a wall in the street can be a lot more exciting than painting a wall in a studio. In the studio you have consistency, fixed lights, tea, a toilet, i even have my cat to keep me company. If you are working in the street, things can be less in your control, if you run out of the paint or if you lose the light, you have to stop. It's like a musician, if you recording in a studio you can do ever and over again, you have reverb, the echo, special effects... If you perform live, you have one chance to get it. That's why painting in the streets is very exciting because it keeps me on my toes, it keeps painting exciting. One painting in the street is like 20 paintings in my studio.

Artmore : According to you, it is good thing that street art is ephemeral?

David Shillinglaw : Change is constant. It's important to see change. You pass a painting one day in a street and next time it's different or it has gone. It's a changing thing, it's not polished or finished, like a framed canvas in galeries. It's always changing and it's never gonna stay forever. Also, it's free, immediate and accessible. When i do something in a wall, i'll take a picture but it's like a gift to the street, a relationship and collaboration with the environnement. People pass by and see the piece by chance. Like i said, it's like music; you can buy the CD or get the download, but it's usually a richer experience to hear and see the music live.

Artmore : Do you follow the street art scene?

David Shillinglaw : I wanna know what's going on but i'm so busy that i don't always find time to look at current things happening. Sometimes i don't want to know because i really want to do my own thing and not be too influenced by others stuff.

Artmore : Where did you travel and exhibit in the world?

David Shillinglaw : i have travelled a lot. I have done exhibitions in some far reaching places such as China, Istambul, New York... Travelling with my art is really important to me because my work is about languages, communication, signs, symbols. Every place i go i learn new languages, little words or signs in the streets and handwrittings signs. It's different from one place to another. Signs influence my work, and enter my visual vocabulary. I feel it's very important to travel : you meet people, eat new food, hear new music... I've been in Gambia too. I got the chance to work in the streets, it's attracted a lot of kids and i really love collaborating with kids because of their simplicity and really direct approach. I love that.

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/New York/

Artmore : According to you, what is the best capital of street art?

David Shiilinglaw : That changes, depending on the street, depending on the art... 

Artmore : NewYork better than London?

David Shillinglaw : It's different, it depends on festivals and current exhibitions. Everytime things is changing. But New York is amazing, it's a wild city, it's like a beautifull monster. The musician Tom Waits says that "Manhattan is a boat, and ocean is on fire".

Artmore : You have a special feeling with France?

David Shillinglaw : I love Paris, i have really good friends in Paris. I've been there a few years ago to do an exhibition with a cool guy called Jekyll et Hyde. Also my friend at 35 Tours, where i painted the basement of the bar. Each time i travel i meet people and it makes the city richer.

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/Paris/

Artmore : How did you met Agnes.b ?

David Shillinglaw : I did an exhibition in one of her shop in London about 7 years ago. She likes my work, i painted some of their window and i made a few exhibitions. I recently designed a bag with her.

Artmore : What are your projects?

David Shillinglaw :  I'm working on a new exhibition in London. Then i have another one in Rotterdam and projects in Gambia with Wild Open Walls. It's a strange place Gambia because there's no internet, no telephone but it's easy to do things because there's no distraction, like the less you have the more you can do. You just need a car and a paint and everything just happens.

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/Gambia/

Artmore : What are your dreams?

David Shillinglaw : Success is maintaining what you love. I live in my studio, it never gets boring. I'm living the dream. I just want to maintain this until 70 or 80 years. I want to continue to collaborate with others artists. I would like to continue making pieces in public, bigger and as far reaching as possible. That's why street art is important, because it's really speaks to people, the everyman. If you do a streets piece in Africa without galleries, internet, websites, it becomes something else, like a tool to teach and interact. Kids pick up a pencil and a piece of paper, they copy and they see that something is possible with a paintbrush and a wall. In this way, art become universal languages/

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/Studio/

The artist is actually exhibiting at Urban Masters in Shoredtich, London. His book is available on his website and all informations about him/

 

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 15:09

Artmore a eu la chance de rencontrer l'artiste au grand coeur Mr.Brainwash quelques jours avant le début de son grand show londonien et 2 jours avant la soirée avec David Guetta.

Le rendez-vous a eu lieu dans l'entrepôt ou se déroulera son show dans le quartier de Holborn à Londres. Le lieu est gigantesque, c'est un centre de tri de la poste entre Oxford street et le British museum. Pendant l'interview, l'expo était en cours d'installation, une cinquantaine de personnes s'affairait pour que tout soit en place le jour J. L'installation définitive ne sera faite qu'après la soirée avec David Guetta le 1er août.

L'artiste est chaleureux, heureux, généreux, d'une énergie incroyable, une vraie leçon de vie...

Pendant la visite, l'artiste nous raconte un peu la préparation de l'expo, le fait qu'il n'ai pas choisi le lieu mais que c'est le lieu qui l'a choisi, que les expos sont comme un puzzle, il visualise tout au départ. En s'arrêtant devant les portraits d'artistes, une nouvelle oeuvre, avec ce message: si tout le monde pensait pareil, rien ne changerait, l'artiste nous précise que "c'est un message de positivité, si vous voulez devenir un artiste et que vous suivez votre coeur, vous pouvez le faire, non, d'ailleurs vous allez le faire car quand les choses sont faites avec le coeur, avec de l'amour, à la fin vous êtes obligés de gagner car l'amour c'est quelque chose de fort".

L'expo occupera tout le rez de chaussée, nous montons au 2eme étage de l'immense building au calme pour l'interview.

 

Artmore : Mr.Brainwash, il s'en est passé des choses en 4 ans

 

Mr.Brainwash : oui ça fait 4 ans, depuis 2008 mais en réalité c'est 15 ans de préparation. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant  "je suis artiste et voilà la personne que je suis aujourd'hui", c'est à l'intérieur de moi depuis que je suis petit et ça fait 4 ans que j'ai eu l'opportunité de le faire, que la connexion s'est faite, comme un courant. J'ai vu que la porte était ouverte et j'ai sauté dessus. Ca aurait pu être 5 ans, 2 ans, mais c'était juste le bon moment. J'avais une date dans ma tête et ça ne s'est plus arrêté. C'est comme si tu enfermes quelqu'un dans une chambre et que tu le laisses créer pendant 15 ou 20 ans, puis tout d'un coup tu lui ouvres la porte et tu lui dis "vas y".

Je vois de l'art partout, c'est quelque chose qui fait partie de moi, c'est comme penser, on pense tout le temps, et mon cerveau est pareil, il n'arrête jamais de voir de l'art. Mon coeur et mon cerveau sont très artistiques.

Donc, oui, la connexion s'est faite pour le partager avec des gens, voilà ce qu'il m'est arrivé il y a 4 ans et ça ne s'arrête jamais, ca fait le 6ème show (Los angeles, New York, Miami, Miami, Los Angeles et Londres)

 

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Artmore : Tu mettais la même énergie quand tu vendais des fringues à Los Angeles?

 

Mr.Brainwash : Quand j'ai fait des fringues, c'était un truc vachement artistique. J'avais créé un concept qui consistait à vendre des habits usagés avec quelque chose de spécial, une couture différente... et j'ai commencé à monter un magasin pour les designers avec des prix élevés. Dès que je voyais quelque chose d'artistique dans les vêtements j'achetais, je l'achetais 5 dollars je le vendais 500, 800 dollars car je savais que des gens recherchaient ce côté décalé pour créer leurs marques. Tout était classé par période, 60, 50, 40. J'ai vu passer beaucoup de designers. Ce boulot me permettait d'être libre, j'avais mis quelqu'un pour s'en occuper et j'ai commencé à partir avec une camera et à filmer. L'argent rentrait et j'étais libre pour faire mon art, parce que mon art a toujours été comme un oiseau, jamais être attaché quelque part, toujours libre pour essayer d'aller capturer des images. J'ai filmé pendant 10, 15 ans et c'est comme ca que je suis rentré dans le monde du street art. J'allais filmer les street artistes dans la rue, parfois toute la nuit, je m'exprimais enfin en tant qu'artiste et je suis vraiment tombé dans le monde du street art comme une spirale. J'ai saisi l'opportunité et quand on m'a dit "tu dois faire un show, je vais te donner une date", j'ai foncé.

 

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Artmore : Et tu as tout vendu pour payer le show

 

Mr.Brainwash : Non, j'avais tout vendu vachement avant, on ne comprend pas vraiment dans le film mais ça s'est fait 10 ans avant.

 

Artmore : Le film "Faites le mur" t'a fait connaitre du grand public

 

Mr.Brainwash : C'est sur parce qu'un film voyage, il va partout dans le monde entier. Je me suis fait reconnaitre un peu partout mais quand c'est toi qui est à l'intérieur du film, t'arrives pas à l'attraper, à t'asseoir et à le regarder. Je ne l'ai regardé qu'une fois mais les retours ont été très positifs. Beaucoup de gens sont contents de ce film, on dirait que je leur ai apporté le moyen de faire ce qu'ils ont envie, que tout est possible. Je reçois des emails des personnes qui ont arrétés de travailler pour suivre leurs rêves. Ils font ce qu'ils aiment, avec leur coeur, ca fait plaisir, ca rend heureux, ils se jettent complètement à la mer.

 

Artmore : Dans le film, Banksy n'est pas très tendre avec toi. Tu le vois toujours? Il t'a apporté beaucoup?

 

Mr.Brainwash : Banksy est mon ami, on est toujours ami, il m'a apporté beaucoup et je lui ai apporté beaucoup. Ce film a été réalisé entre lui et moi. Si ce film a été créé, c'est qu'il y a eu un changement entre lui et moi, comme un apport, comme on le voit dans le film. Banksy est quelqu'un de très intelligent, qui a beaucoup de goût, qui réalise des choses. J'ai été avec beaucoup d'artistes, c'est le seul qui m'a dit "c'est toi qui est intéressant". Le film aurait pu être ennuyeux mais il a trouvé le bon créneau, il a réussi à détourner les choses.

 

Artmore : Tu n'en n'as pas marre d'entendre que tu es Banksy?

 

Mr.brainwash : Comme on dit "time will tell", le temps vous le dira. On peut dire 50 fois à des gens "je ne suis pas Banksy" ils te répéteront "mais si, tu es Banksy". Comme je viens de dire, le temps vous le dira parce qu'avec le temps, tout remonte à la surface.

 

Artmore : Comment les gens ont pu se dire à un moment que Mr.Brainwash est Banksy?

 

Mr.Brainwash : Je sais pas, c'est pour ca , je pense, que le film est bien. C'est pas un film normal qu'on regarde, puis on rentre chez soi en disant "le film était sympa", c'est un film qui force à la réflexion, que tu vois et revois, c'est une bonne histoire, les gens prennent le positif à travers tout ça.

Maintenant, tu ne peux rien faire et ca ne changera rien, mais quand les gens ont quelque chose dans la tête, ils l'ont dans la tête. J'ai même eu des amis que je connais depuis de longues années qui me disent "mais si, Banksy c'est toi". Regarde, toi, (en me parlant, ndlr) est-ce que tu sais? Est-ce que tu sais si Banksy est blanc, noir, jaune, bleu, vert? Non, et bien c'est ca qui fait l'histoire. Jean Gabin disait "je sais, je sais" (en imitant Gabin, ndlr), "je sais qu'on ne sait jamais, et ça je le sais". Tout ça, on le sait à la fin de sa vie.

On croit connaitre sa vie, on croit savoir, je crois savoir ce que je vais devenir, où je vais être dans 5 minutes, et tout à l'heure, je descends boire un café, un bus me renverse et ca s'arrête là. C'est pour ca qu'il faut vivre le moment, qu'il faut essayer de voir les choses positives, qu'il faut essayer de créer le bien, de construire sans détruire, d'apprendre, d'aimer, c'est ca la vie, être un meilleure personne, c'est pour ca qu'on vit un certain temps, pour essayer d'être mieux sinon on pourrait vivre 10 ans, ça suffirait.

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Artmore : D'où vient cette envie de vivre le jour comme si c'était le dernier?

 

Mr.brainwash : Parce que la vie est là, life is beautifull, il faut se réveiller le matin et profiter de toute ta journée. Comme je dis "one day, one life", un jour, une vie. Dans 10 ans tu te souviendras peut être de ce moment qui ne dure que quelques instants alors que tu auras vécu mille choses autrement et ce moment restera gravé dans ta mémoire.

Je dis qu'on a 3 vies dans 1 vie. La première, la vie qu'on vit, la deuxième la vie qu'on rêve, quand tu dors tu vis une autre vie et la troisième la vie dont tu te rappelles. J'ai filmé beaucoup de gens agés. On les voit assis, on croit qu'ils sont déconnectés mais en fait ils se rappellent, ils revivent les moments. On vit tellement rapidement que l'on n'a pas le temps de vraiment les vivre alors quand on vieillit, on les rattrape.

 

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Artmore : Tu peux nous parler de "keep a child alive" (l'association que l'artiste parraine et soutient, ndlr)

 

Mr. Brainwash : C'est une association créée par Alicia Keys pour aider les enfants et ça fait la 2eme année que j'en fais partie, comme une trentaine d'associations que j'aide tout au long de l'année, que ça soit des jouets pour les enfants pour Noel, les aveugles, les handicapés, le cancer, les gays et les lesbiennes... je suis ouvert à toutes les associations, c'est ce que j'aime dans le métier que je fais, pouvoir aider les autres. C'est une lutte qui ne s'arrête jamais car plus j'en fais, plus je veux en donner, ça ne s'arrête jamais. 

Il faut comprendre que dans ce monde, on n'est pas tout seul, il y a des gens qui en ont vraiment besoin, et ça c'est vraiment ma bataille, essayer d'amener de la positivité et apporter une différence.

C'est comme mes shows, tout est gratuit, les boissons, les posters, les cartes postales, on peut faire des photos, des films, on peut prendre des idées, je veux tout donner. Après tout, le soleil brille pour tout le monde.

Mon envie est de donner, c'est pour ça que je me fous de ce que les gens disent, ils ne m'arrêteront pas de vouloir faire du bien. Je sais ou je veux aller. Quand j'entends qu'une personne s'est suicidée, je me dis que j'aurais aimé être son ami, j'aurais changé sa facon de penser, j'aurais donné quelques mots pour essayer de le sortir de là parce que parfois, une parole suffit, donner des mots, donner 10 minutes de son temps, c'est mieux que de l'argent, parce que ces mots vont lui rentrer dans la tête quand tu seras parti et peut être qu'il se relevera.

 

Artmore : Quand tu mets en vente des prints sur ton site, tout est vendu en quelques minutes, pourquoi tu ne produis pas plus?

 

Mr.Brainwash : Je ne produis pas plus car je fais d'autres choses, les ventes sur mon site sont très irrégulières car je m'occupe de pleins de choses, les associations, comme ce que j'ai fais pour l'association "skid row". J'ai réalisé une quarantaine de portraits dowtown Los Angeles pour des gens qui n'ont plus rien, ca m'a pris un temps fou. J'ai passé mon temps à travailler, vouloir donner c'est une balance, le temps passe, tu ne peux pas faire tout ce que tu voudrais, 24h c'est 24h.

 

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Artmore : Tu travailles avec combien de collaborateurs?

 

Mr.Brainwash : J'ai des gens qui travaillent avec moi, qui font partie de mon équipe, ils sont 4 ou 5, qui travaillent sur des projets et qui sont là depuis le début, c'est comme une famille, je leur fais confiance. Et pour des gros shows comme celui-ci, je fais appel à des équipe de production, comme pour les films, je leur donne une maquette.

Je m'occupe de mon art, de mon artistique, de ma création et je fais tout faire par la production pour mes shows, mon temps devient de plus en plus précieux.

 

Artmore : 5 shows aux USA, 1 à Londres, envisages-tu d'en faire un en France, ton pays natal?

 

Mr.Brainwash : Bien sûr, on garde toujours la cerise sur le gateau (son téléphone sonne, ndlr)

 

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Artmore : Quand Guetta rencontre Guetta (en réference à la soirée du 1er aout, ndlr)

 

Mr.Brainwash : Ça fait des années qu'on se côtoit. Il était en France, moi en Amérique et quand j'avais 18 ans j'ai crée un club à Los Angeles, encore quelque chose que j'avais en moi et que je voulais faire. J'avais envie d'un club différent avec de la musique différente et c'est devenu un truc à succès, c'était a la fin des années 80, il y avait U2, George Michael, et je passais n'importe quel genre de music, rock&roll, disco... J'étais mineur donc je ne pouvais même pas rentrer dans mon propre club mais je m'étais débrouillé pour paraître plus vieux.

Encore une fois, j'ai eu la volonté de le faire, de ne pas avoir peur.

Ça a changé plusieurs fois de nom et pendant 6 ans ça s'est appelé "la vie en rose". Les gens qui voyageaient et qui sortaient dans les club me demandaient toujours si j'étais de la même famille que David Guetta.

Lui, de l'autre coté de l'atlantique faisait le DJ. 

Un jour, je filmais à Paris et suis rentré dans la boite de nuit "Les bains douches" où David mixait, les vigiles m'ont sorti car je n'avais pas le droit de rentrer avec une camera, mais je ne suis pas laissé faire, puis j'ai rencontré David qui m'a dit que si je voulais filmer, il fallait venir dans la journée. Je lui ai demandé comment il s'appellait, et quand il m'a dit son nom, je lui ai sorti mon passeport, je lui ai montre mon nom et il m'a dit "c'est toi Thierry Guetta", et on a fini au bar. Je l'ai filmé plusieurs fois.

David a toujours été dans la musique, il est très passionné et sa réussite n'est pas arrivée par hasard, c'est un mec très sincère, ça fait 20 ans qu'il bosse, il a toujours continué dans sa voie, c'est une belle réussite.

On a toujours voulu faire quelque chose ensemble, que je lui fasse une video et voilà, il va venir jouer ici et je pense qu'on va faire un truc ensemble.

 

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Artmore : Comme le pop art à une époque, le marché du street art est en pleine expansion, penses tu qu'un jour ça va se casser la figure?

 

Mr.Brainwash : Le pop art a dégringolé à une époque mais ça a monté plus que ca n'est descendu. A l'époque Warhol faisait un show il vendait zéro, personne ne voulait acheter, ça coutait 1.000 dollars et aujourd'hui ça vaut plusieurs millions de dollars. il faut suivre son coeur, une fois de plus.

 

Artmore : Oui mais les marchés dictent beaucoup de choses

 

Mr.Brainwash : Mais aujourd'hui c'est différent, on est plus puissant qu'avant et internet change beaucoup de choses. Un petit jeune de 20 ans peut devenir milliardaire demain en faisant un truc sur facebook ou instagram et du jour au lendemain il devient richissime, il peut se payer ce qu'il veut et va s'acheter un Van Gogh ou un Picasso pour s'amuser, mais il va aussi s'acheter un truc de street art parce qu'il a grandit avec, parce que ça se passait en bas de chez lui, parce que ça fait partie de sa génération, c'est une vague qui fait partie de notre époque. Le pop art c'était les années 60 et aujourd'hui il n'y a plus de limites.

Mais c'est aussi ça l'art, dans les années 60, il y a pleins d'artistes pop art qui étaient extraordinaires et qui ont disparu et d'autres sont encore là, c'est pareil pour le street art, on entendra parler de certains artistes dans 30 ans et d'autres disparaitront, on ne peut pas savoir, le temps dira les choses.

 

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Artmore : Suis-tu la scène street art?

 

Mr.Brainwash : Non, je n'ai pas le temps du tout. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a beaucoup d'artistes, partout, beaucoup de jeunes qui créent tous les jours. Tout le monde peut le faire, à l'heure où l'on parle, des jeunes commençent leur boulot de street art, tout le monde a le pouvoir de le faire, si vraiment il le veut, si vraiment il le fait avec le coeur, il sera peut être un des meilleurs artistes, même si quelqu'un vient lui dit que ce qu'il fait n'est pas beau, il ne faut pas écouter et suivre, il faut y croire.

Comme dans les années 70, si on t'amenait un Basquiat tu aurais dit "mais qu'est ce que je vais faire avec ça" et tu l'aurais jeté et après tu aurais dit "oh my god!".

Dans la vie, il faut suivre ton coeur, aimer, avoir une pensée très large, accepter, ne pas juger les gens, les laisser être, les laisser rêver, les laisser pouvoir faire quelque chose et ne pas les écraser, car c'est peut être ceux auquels tu crois le moins qui sont peut être les plus forts, parce qu'ils ont quelque chose de différent.

 

Artmore : Et c'est pour ca aussi que tu ouvres ta porte à d'autres artistes (le show de Londres sera ouvert à tous les artistes pour pouvoir exposer, ndlr)

 

Mr.Brainwash : J'aime donner, partager, pour que les artistes aient la possibilité d'avoir une porte et d'essayer de les faire connaitre du public et pouvoir faire une expo. Si on se tient la main, on ira vraiment plus loin, on aura plus de force.

 

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Artmore : Peux tu nous parler de tes projets?

 

Mr.Brainwash : Pour l'instant, je me concentre sur la préparation du show de Londres, après je suis toujours en collaboration avec des associations que je soutiens, que je ne laisse pas passer, qui font partie de ce que je fais, chaque chose en son temps.

Plus tard, j'aimerais créer un musée, mon propre musée, essayer de faire quelque chose de différent, avec de la musique. Commencer par mes oeuvres et ensuite l'ouvrir à d'autres artistes. J'aimerais avoir la possibilité de donner l'opportunité à des artistes d'exposer dans un musée, car les musées sont soit des musées anciens, soit des musées contemporains où tout est calculé, controlé. Oui, essayer de faire quelque chose d'ouvert, de différent, c'est un projet que j'aimerais accomplir de mon vivant/

 

 

 

/Artmore was fortunate to meet the artist with a big heart Mr.Brainwash few days before his big show in London and 2 days before the evening with David Guetta.

The rendezvous took place in the warehouse where his show will be held in the district of Holborn in London. During the interview, the show was in progress, fifty people were busy to get everything up on D-Day The final installation will be made after the evening with David Guetta on  August 1st.

The artist is warm, happy, generous, an incredible energy, a real life lesson ...

During visiting the warehouse, the artist talk about the preparation of the exhibition, the fact that he did not choose the place but this is the place which has chosen, exhibitions are like a puzzle, he visualizes everything initially. Stopping in front of portraits of artists, new work, with this message: If everyone thought the same, nothing would change, the artist explains that "it is a message of positivity, if you want to become a artist and you follow your heart, you can do it, no, you will do it because when things are done with the heart, with love at the end you win cause love is something strong. "

After visiting any place, the exhibition will occupy the entire ground floor, we climb the 2nd floor of the huge building in a quiet area for the interview.

 

Artmore: Mr.Brainwash, it is past things in 4 years

 

Mr.Brainwash: yes it's 4 years since 2008 but in reality it is 15 years of preparation. I didn't wake up one morning and asked myself "I am an artist and here is the person I am today," what is inside of me since I was little and it feels that I have 4 years had the opportunity to do so, the connection was made, as a current. I saw that the door was open and I jumped on it. It could have been 5 years, 2 years, but it was just the right time. I had a date in my head and it does has more arrested. It's like you enclosed someone in a room and you let him create for 15 or 20 years, then suddenly you shall open your door and you say "go ahead.

I see art everywhere is something that belongs to me, is like thinking, you think all the time, and my brain is like it never stops to see the art. My heart and my brain are very artistic.

Indeed, the connection was made to share with people, this is what happened to me 4 years ago and it's never stop, it makes the sixth show (Los Angeles, New York, Miami, Miami, Los Angeles and London)

 

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Artmore: You put the same energy when you used to sell clothes in Los Angeles?

 

Mr.Brainwash: When I made the clothes, it was something really artistic. I had created a concept that was selling used clothes with something special, a different fashion ... and I started up a shop for designers with high prices. As soon as I saw something artistic in clothes I bought, I bought five dollars I sold 500, 800 dollars because I knew people were looking to create what later shifted their brands. Everything was classified by period, 60, 50, 40. I've seen many designers.

This job allowed me to be free, I'd put someone to look after and I started off with a camera and film. The money would come home and I was free to do my art, because my art has always felt like a bird, never be attached somewhere, always free to try to go capture images. I filmed for 10, 15 years and this is how I walked into the world of street art. I was going to film the street artists in the street, sometimes all night, I expressed myself as an artist and then I really fell into the world of street art as a spiral. I took the opportunity and when they told me "you gotta do a show, I'll give you a date," I went for it.

 

Artmore: And you sold everything to pay the show

 

Mr.Brainwash: No, I sold everything before really, it does not really understand in the movie but it was done 10 years before.

 

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Artmore: The film "Exit through the gift shop" made you famous?

 

Mr.Brainwash: This is because a film travels, he goes around the world. I've been recognized by everywhere but when it is you who is inside the film, you can't catch it, to sit and watch it. I only watched once, but the feedback was very positive. Many people are happy with this film, it looks like I gave them the means to do what they want, anything is possible. I get emails from people who have stopped working to follow their dreams. They do what they like with their heart, it's been fun, it makes them happy.

 

Artmore: In the film, Banksy is not very kind to you. Do you still see it? He brought you a lot?

 

Mr.Brainwash: Banksy is my friend, we're still friends, he brought me a lot and I brought him a lot. This film was made between him and me. If this film was created, there is a change between him and me, as a contribution, as seen in the film. Banksy is very clever to makes things. I was with many artists, this is the only one who told me "YOU are interesting." The film could have been boring but he found the right niche, he managed to deflect things.

 

Artmore: Didn't you tired of hearing that you're Banksy?

 

Mr.brainwash: As i say "time will tell".  We can say 50 times to people "I'm not Banksy" they'll repeat "yes, you are Banksy". As I have said, time will tell because everything rises to the surface.

 

Artmore: How people can think that Mr.Brainwash is Banksy?

 

Mr.Brainwash: I don't know, that's why I think the movie is good. This is not a film that looks normal, you go home, saying "the movie was fun," this is a film that forces reflection, you see and remember, this is a good story, people take the positive through all this.

You can do nothing and it will not change anything, but when people have something in your head, they have in their heads. I even had friends I've known for many years who tell me "I'm sure you're Banksy". You, (speaking to me,) do you know? Do you know if Banksy is white, black, yellow, blue, green? No, that's what makes history. Jean Gabin  (a french actor) said "I know, I know" (imitating Gabin), "I know you never know, and I know that". We know at the end of his life.

You believe to know your life, it is understood, I think I know what will become of me, where I will be in 5 minutes, and just now, I go down to buy a cup of coffee, a bus blows me away and everything stops . That's why we have to live the moment, we must try to see the positive things, we must try to create good, to build without destroying, to learn, be a better person, that's why we live a short time,to try to be better if we could live 10 years, it will be enough.

 

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Artmore: Where does this desire to live the day as if it were your last?

 

Mr.brainwash: Because life is, life is beautiful, we must wake up every morning and enjoy your whole day. As I say "one day, one life". In 10 years you'll remember that moment can be lasting only a few moments while you have lived a thousand things differently this time and will remain etched in your memory.

I say we have three lives in one life. The first life that life, second life we ​​dream, when you sleep you live another life and the third life which you remember. I filmed a lot of older people. We see them sitting, it is believed they are disconnected but in fact they remember, they relive the moments. We live so fast that we do not have time to really live when you grow older, they are catching up.

 

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Artmore: Can you tell more about "Keep a Child Alive" (the organization that sponsors and supports the artist)

 

Mr. Brainwash: This is an association created by Alicia Keys to help children and it's the 2nd year that I am part, as a thirty organizations that I support throughout the year, toys for children for Christmas, blind people, disabled people, cancer, gays and lesbians ... I am open to all associations, this is what I like about the job I do, to help others. This is a struggle that never stops because the more I do, the more I give, it does not stop.

We have to understand that in this world, we are not alone, there are people who really need it, and that 's really my battle, trying to bring positivity and make a difference.

Like my shows, everything is free, drinks, posters, postcards, you can take pictures, movies, you can get ideas, I want to give everything. After all, the sun is shining for everyone.

My desire is to give, that's why I do not care what people say they will not stop me from wanting to do good. I know where I want to go. When I hear that a person committed suicide, I tell myself I wish I was his friend, I would change his way of thinking, I would give some words to try to get out , give words, give 10 minutes of his time is better than money, because these words will enter him in the head when you are gone and maybe he will recover.

 

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Artmore: When you put into selling prints on your website, everything is sold out in minutes, why you do not produce more?

 

Mr.Brainwash: I do not produce more because I do other things, sales on my site are very irregular because I care about many things, associations, like what I do for the association " skid row ". I realized some portraits in dowtown Los Angeles for people who have nothing, it took all my time. I spent my time working, wanting to give it a balance, time goes by, you can not do whatever you want, 24h is 24h.

 

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Artmore: You work with how many employees?

 

Mr.Brainwash: I have people working with me, part of my team, they are 4 or 5, working on projects which are from the beginning, it's like a family, I make them confidence. And for big shows like this, I appeal to the production team, as for movies, I give them a model.

I make my art, my creation and I do everything by the production for my shows, my time becomes more and more important.

 

Artmore: 5 shows in the U.S., one in London, do you plan to do one in France, your birth country?

 

Mr.Brainwash: Of course, we keep the icing on the cake (his phone rings)

 

Artmore: When meeting Guetta Guetta 

 

Mr.Brainwash: It's been years that i know him. He was in France, i was in america. When I was 18 I created a club in Los Angeles, still something I had in me and I wanted to do. I felt like a different club with different music and it became something successful, it was in the late 80s, there was U2, George Michael, and I spent any kind of music, rock & roll, disco ... I was a underage so I could not even get into my own club but I tried to seem older.

I had the will to do it, do not be afraid.

It changed its name several times and for 6 years it has called "la vie en rose". People who were travelling and went out into the club would always ask me if I was of the same family as David Guetta.

He, on the other side of the Atlantic was the DJ.

One day I was filming in Paris and went into the nightclub "Les bains douches" where David was mixing, the guards have left me because I couldn't film, then I met David who told me that if I wanted to film, you had to come in the day. I asked him how he was called, and when he told me his name, I took out my passport, I showed him my name and he told me "you are Thierry Guetta?", then we dronk at the bar. I filmed several times.

David has always been in music, he is very passionate and his success has not come by chance, it is a very sincere guy, it's been work for 20 years, he has always continued in its path, It's a great success.

We always wanted to do something together, and he's here, he'll come play here and I think we'll do something together.

 

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Artmore: As pop art during 70's the street art market is booming, do you think that someday it's going to down?

 

Mr.Brainwash: Pop art has donw a time but it has risen more than that is down. At the time, durint a show, Warhol sold nothing, nobody wanted to buy, it cost $ 1,000 and nowit's several million dollars. we must follow your heart, once again.

 

Artmore: Yes but markets of art are important? 

 

Mr.Brainwash: But today is different, it is more powerful than before and Internet makes a big difference. A 20 years boy can become a billionaire tomorrow doing something on facebook or Instagram and he became rich, he can buy what he wants and will buy a Van Gogh or a Picasso just for fun, but he also buy street art because he grew up with, because that happened at home, with neigbourghs, because it's part of his generation Pop art was the 60s and today there are more limits.

But art is like that, in the 60s, there are many extraordinary pop artists have been disappeared and others are still here, famous, it's the same thing about street art, some artists will be famous in 30 years and others will disappear, we can not know, time will tell things.

 

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Artmore: Are you aware of street art  and street artists?

 

Mr.Brainwash: No, I have no time at all. All I know is that there are many artists everywhere, many young people who created every day. Anyone can do it, everyone has the power to do it, if he really wants, if he really does with the heart , it may be a better artist, even if someone just told him that what he does is not pretty, do not listen and follow, you have to believe.

In the 70s, if someone brang you a Basquiat you would have said "but what I do with that" and you would have thrown and then you would have said "oh my god".

In the life, follow your heart, love, have a broad mind, accept, not judge people, let them be, let them dream, let them be able to do something and not to crush them, because it is may be those to which you think is the least that can be the strongest, because they have something different.

 

Artmore: And that's why you also open your exhibitions for other artists (the London show will be open to all artists in order to expose)

 

Mr.Brainwash: I love giving, sharing, so that artists have the opportunity to have a door and try to make them known to the public and make an exhibition. If we hold hands, we will really further, we will be stronger.

 

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Artmore: Can you tell us about your projects?

 

Mr.Brainwash: For now, I focus on the preparation of the show in London, then I'm still working with associations that I support, I do not let go, part of what I do.

Later, I would like to create a museum, my own museum, try to do something different with music. Starting with my work and then open it to other artists. I would like to give the opportunity for artists to exhibit in a museum, because museums are old for old painting or new for contemporary art, everything is calculated, controlled. Yes, try to make something open, different, it's a project I would like to accomplish in my lifetime.

 

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 20:29

Baudelaire tenait son chat pour responsable de ses prouesses poétiques, William Wegman, artiste conceptuel voit dans son braque de Weimar à la robe taupe, une muse certaine, sur laquelle s'appuie son oeuvre photographique et en fait la star de ses photos.

Dans un texte autobiographique plaisamment intitulé "Eureka", William Wegman explique qu'il doit son salut d'artiste à une tranche de salami. L'irruption du chien dans son travail est tout aussi déterminante mais à en croire l'intéressé, cette initiative revient pleinement à l'animal.

Man Ray, pas le célèbre photographe, mais le 1er braque de Weimar de William Wegman, s'ennuie dans l'atelier. Tenu à l'écart, il dépérit. Man Ray est un rien cabotin, en plus il est un infatigable joueur. Et c'est ainsi qu'il entre dans le cadre de l'appareil photo et un peu plus tard de la caméra. Subrepticement mais résolument, le chien s'infiltre. L'artiste s'en aperçoit, il en convient et il ne tarde pas à s'y intéresser. D'abord motif imposé (William Wegman commence à photographier son chien comme on photographie un nouveau-né), le chien se révèle un formidable partenaire pour ses recherches sur la perception et le comportement. Nous sommes à la fin des années 60, la scène artistique Américaine est marquée par le Pop Art, mouvement tenu par ses mentors. William Wegman obtient un poste d'enseignant en Californie, il s'y installe puis touche à tout au niveau artistique mais rien ne lui semble assez convaincant avant cette photo intitulée "Cotto", représentant une main saisissant une tranche de salami. William Wegman est alors en pleine crise identitaire, le chien devient emblématique de son travail et, bien sûr il aura à en découdre avec son image.

Les travaux de Wegman du début des années 70 sont souvent extrêmement drôles et pour cette raison ils ne furent pas immédiatement pris au sérieux, puis tout s'accélère, il participe à quelques expositions et expose dans plusieurs galeries de New York, Londres. Le monde de l'art commence à s'intéresser à lui. Man Ray (le chien) meurt, mais Wegman achète un autre chien de la même race qu'il nomme Fay Ray, puis Batty, Chundo, Crooky, Chip, Candy ou Penny. Ses chiens font toujours partis de ses photos et films.

Ses clichés pleins d'humour permettent de délivrer des messages. On dépasse l'image du simple "compagnon fidèle", le chien revêt içi les valeurs sociales et individuelles, entre conformisme et décalage. William Wegman reprend, renverse, flirte avec les codes et les moeurs de la société, sans pour autant nécessiter une signification stricte à chaque photo.

Site officiel de William Wegman

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 09:46

On a tout lu, vu, su sur Jean-Michel Basquiat, l'enfant terrible de New York des années 80 qui révolutionna l'art, le street art,  vendit sa première toile 200$ à Debbie Harry sous son pseudo SAMO (Same Old Shit), se lia d'amitié avec Andy Warhol et mouru d'une overdose à 27 ans en 1988, laissant derrière lui de nombreuses toiles et de nombreux fans.

Le temps a passé depuis plus de 20 ans et une de ses amie proche, Tamra Davis, mariée aujourd'hui à Mike D des Beastie Boys, ressort le projet qu'elle avait laissé tombé à la mort de l'artiste. L'idée était de réaliser un documentaire sur Jean-Michel Basquiat vivant. Elle l'a donc suivi et interviewé et y a ajouté des documents personnels de ses amis de l'époque, ce qui nous offre un documentaire inédit et des images jamais vues de l'artiste.

Ainsi, parlent Fab Five Freddy, Julian Schnabel et sa petite amie Suzanne Mallouk qui nous racontent notamment son pugilat avec Madonna...

On voit un Basquiat influencé tant par le néo-expressionisme que le minimalisme qui était constamment confronté au racisme mais ce sont les propres mots de Basquiat et son travail qui nous transmettent tout le charme et le mythe de l'artiste et de l'homme...

Sortie en salles en France le 13 octobre prochain.

Site officiel du film

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