Artmore a eu la chance de rencontrer l'artiste au grand coeur Mr.Brainwash quelques jours avant le début de son grand show londonien et 2
jours avant la soirée avec David Guetta.
Le rendez-vous a eu lieu dans l'entrepôt ou se déroulera son show dans le quartier de Holborn à Londres. Le lieu est gigantesque, c'est un centre de tri de la poste entre Oxford street et le
British museum. Pendant l'interview, l'expo était en cours d'installation, une cinquantaine de personnes s'affairait pour que tout soit en place le jour J. L'installation définitive ne sera faite
qu'après la soirée avec David Guetta le 1er août.
L'artiste est chaleureux, heureux, généreux, d'une énergie incroyable, une vraie leçon de vie...
Pendant la visite, l'artiste nous raconte un peu la préparation de l'expo, le fait qu'il n'ai pas choisi le lieu mais que c'est le lieu qui l'a choisi, que les expos sont comme un puzzle, il
visualise tout au départ. En s'arrêtant devant les portraits d'artistes, une nouvelle oeuvre, avec ce message: si tout le monde pensait pareil, rien ne changerait, l'artiste nous précise que
"c'est un message de positivité, si vous voulez devenir un artiste et que vous suivez votre coeur, vous pouvez le faire, non, d'ailleurs vous allez le faire car quand les choses sont faites avec
le coeur, avec de l'amour, à la fin vous êtes obligés de gagner car l'amour c'est quelque chose de fort".
L'expo occupera tout le rez de chaussée, nous montons au 2eme étage de l'immense building au calme pour l'interview.
Artmore : Mr.Brainwash, il s'en est passé des choses en 4 ans
Mr.Brainwash : oui ça fait 4 ans, depuis 2008 mais en réalité c'est 15 ans de préparation. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant
"je suis artiste et voilà la personne que je suis aujourd'hui", c'est à l'intérieur de moi depuis que je suis petit et ça fait 4 ans que j'ai eu l'opportunité de le faire, que la connexion
s'est faite, comme un courant. J'ai vu que la porte était ouverte et j'ai sauté dessus. Ca aurait pu être 5 ans, 2 ans, mais c'était juste le bon moment. J'avais une date dans ma tête et ça ne
s'est plus arrêté. C'est comme si tu enfermes quelqu'un dans une chambre et que tu le laisses créer pendant 15 ou 20 ans, puis tout d'un coup tu lui ouvres la porte et tu lui dis "vas y".
Je vois de l'art partout, c'est quelque chose qui fait partie de moi, c'est comme penser, on pense tout le temps, et mon cerveau est pareil, il n'arrête jamais de voir de l'art. Mon coeur et mon
cerveau sont très artistiques.
Donc, oui, la connexion s'est faite pour le partager avec des gens, voilà ce qu'il m'est arrivé il y a 4 ans et ça ne s'arrête jamais, ca fait le 6ème show (Los angeles, New York, Miami, Miami,
Los Angeles et Londres)
Artmore : Tu mettais la même énergie quand tu vendais des fringues à Los Angeles?
Mr.Brainwash : Quand j'ai fait des fringues, c'était un truc vachement artistique. J'avais créé un concept qui consistait à vendre des habits
usagés avec quelque chose de spécial, une couture différente... et j'ai commencé à monter un magasin pour les designers avec des prix élevés. Dès que je voyais quelque chose d'artistique dans les
vêtements j'achetais, je l'achetais 5 dollars je le vendais 500, 800 dollars car je savais que des gens recherchaient ce côté décalé pour créer leurs marques. Tout était classé par période, 60,
50, 40. J'ai vu passer beaucoup de designers. Ce boulot me permettait d'être libre, j'avais mis quelqu'un pour s'en occuper et j'ai commencé à partir avec une camera et à filmer. L'argent
rentrait et j'étais libre pour faire mon art, parce que mon art a toujours été comme un oiseau, jamais être attaché quelque part, toujours libre pour essayer d'aller capturer des images. J'ai
filmé pendant 10, 15 ans et c'est comme ca que je suis rentré dans le monde du street art. J'allais filmer les street artistes dans la rue, parfois toute la nuit, je m'exprimais enfin en tant
qu'artiste et je suis vraiment tombé dans le monde du street art comme une spirale. J'ai saisi l'opportunité et quand on m'a dit "tu dois faire un show, je vais te donner une date", j'ai foncé.
Artmore : Et tu as tout vendu pour payer le show
Mr.Brainwash : Non, j'avais tout vendu vachement avant, on ne comprend pas vraiment dans le film mais ça s'est fait 10 ans avant.
Artmore : Le film "Faites le mur" t'a fait connaitre du grand public
Mr.Brainwash : C'est sur parce qu'un film voyage, il va partout dans le monde entier. Je me suis fait reconnaitre un peu partout mais quand c'est
toi qui est à l'intérieur du film, t'arrives pas à l'attraper, à t'asseoir et à le regarder. Je ne l'ai regardé qu'une fois mais les retours ont été très positifs. Beaucoup de gens sont contents
de ce film, on dirait que je leur ai apporté le moyen de faire ce qu'ils ont envie, que tout est possible. Je reçois des emails des personnes qui ont arrétés de travailler pour suivre leurs
rêves. Ils font ce qu'ils aiment, avec leur coeur, ca fait plaisir, ca rend heureux, ils se jettent complètement à la mer.
Artmore : Dans le film, Banksy n'est pas très tendre avec toi. Tu le vois toujours? Il t'a apporté beaucoup?
Mr.Brainwash : Banksy est mon ami, on est toujours ami, il m'a apporté beaucoup et je lui ai apporté beaucoup. Ce film a été réalisé entre lui et
moi. Si ce film a été créé, c'est qu'il y a eu un changement entre lui et moi, comme un apport, comme on le voit dans le film. Banksy est quelqu'un de très intelligent, qui a beaucoup de goût,
qui réalise des choses. J'ai été avec beaucoup d'artistes, c'est le seul qui m'a dit "c'est toi qui est intéressant". Le film aurait pu être ennuyeux mais il a trouvé le bon créneau, il a réussi
à détourner les choses.
Artmore : Tu n'en n'as pas marre d'entendre que tu es Banksy?
Mr.brainwash : Comme on dit "time will tell", le temps vous le dira. On peut dire 50 fois à des gens "je ne suis pas Banksy" ils te répéteront "mais si, tu es Banksy". Comme je viens de dire, le
temps vous le dira parce qu'avec le temps, tout remonte à la surface.
Artmore : Comment les gens ont pu se dire à un moment que Mr.Brainwash est Banksy?
Mr.Brainwash : Je sais pas, c'est pour ca , je pense, que le film est bien. C'est pas un film normal qu'on regarde, puis on rentre chez soi en
disant "le film était sympa", c'est un film qui force à la réflexion, que tu vois et revois, c'est une bonne histoire, les gens prennent le positif à travers tout ça.
Maintenant, tu ne peux rien faire et ca ne changera rien, mais quand les gens ont quelque chose dans la tête, ils l'ont dans la tête. J'ai même eu des amis que je connais depuis de longues années
qui me disent "mais si, Banksy c'est toi". Regarde, toi, (en me parlant, ndlr) est-ce que tu sais? Est-ce que tu sais si Banksy est blanc, noir, jaune, bleu, vert? Non, et bien c'est ca qui fait
l'histoire. Jean Gabin disait "je sais, je sais" (en imitant Gabin, ndlr), "je sais qu'on ne sait jamais, et ça je le sais". Tout ça, on le sait à la fin de sa vie.
On croit connaitre sa vie, on croit savoir, je crois savoir ce que je vais devenir, où je vais être dans 5 minutes, et tout à l'heure, je descends boire un café, un bus me renverse et ca s'arrête
là. C'est pour ca qu'il faut vivre le moment, qu'il faut essayer de voir les choses positives, qu'il faut essayer de créer le bien, de construire sans détruire, d'apprendre, d'aimer, c'est ca la
vie, être un meilleure personne, c'est pour ca qu'on vit un certain temps, pour essayer d'être mieux sinon on pourrait vivre 10 ans, ça suffirait.
Artmore : D'où vient cette envie de vivre le jour comme si c'était le dernier?
Mr.brainwash : Parce que la vie est là, life is beautifull, il faut se réveiller le matin et profiter de toute ta journée. Comme je dis "one day,
one life", un jour, une vie. Dans 10 ans tu te souviendras peut être de ce moment qui ne dure que quelques instants alors que tu auras vécu mille choses autrement et ce moment restera gravé dans
ta mémoire.
Je dis qu'on a 3 vies dans 1 vie. La première, la vie qu'on vit, la deuxième la vie qu'on rêve, quand tu dors tu vis une autre vie et la troisième la vie dont tu te rappelles. J'ai filmé beaucoup
de gens agés. On les voit assis, on croit qu'ils sont déconnectés mais en fait ils se rappellent, ils revivent les moments. On vit tellement rapidement que l'on n'a pas le temps de vraiment les
vivre alors quand on vieillit, on les rattrape.
Artmore : Tu peux nous parler de "keep a child alive" (l'association que l'artiste
parraine et soutient, ndlr)
Mr. Brainwash : C'est une association créée par Alicia Keys pour aider les enfants et ça fait la 2eme année que j'en fais partie, comme une
trentaine d'associations que j'aide tout au long de l'année, que ça soit des jouets pour les enfants pour Noel, les aveugles, les handicapés, le cancer, les gays et les lesbiennes... je suis
ouvert à toutes les associations, c'est ce que j'aime dans le métier que je fais, pouvoir aider les autres. C'est une lutte qui ne s'arrête jamais car plus j'en fais, plus je veux en donner, ça
ne s'arrête jamais.
Il faut comprendre que dans ce monde, on n'est pas tout seul, il y a des gens qui en ont vraiment besoin, et ça c'est vraiment ma bataille, essayer d'amener de la positivité et apporter une
différence.
C'est comme mes shows, tout est gratuit, les boissons, les posters, les cartes postales, on peut faire des photos, des films, on peut prendre des idées, je veux tout donner. Après tout, le soleil
brille pour tout le monde.
Mon envie est de donner, c'est pour ça que je me fous de ce que les gens disent, ils ne m'arrêteront pas de vouloir faire du bien. Je sais ou je veux aller. Quand j'entends qu'une personne s'est
suicidée, je me dis que j'aurais aimé être son ami, j'aurais changé sa facon de penser, j'aurais donné quelques mots pour essayer de le sortir de là parce que parfois, une parole suffit, donner
des mots, donner 10 minutes de son temps, c'est mieux que de l'argent, parce que ces mots vont lui rentrer dans la tête quand tu seras parti et peut être qu'il se relevera.
Artmore : Quand tu mets en vente des prints sur ton site, tout est vendu en quelques minutes, pourquoi tu ne produis pas plus?
Mr.Brainwash : Je ne produis pas plus car je fais d'autres choses, les ventes sur mon site sont très irrégulières car je m'occupe de pleins de
choses, les associations, comme ce que j'ai fais pour l'association "skid row". J'ai réalisé une quarantaine de portraits dowtown Los Angeles pour des gens qui n'ont plus rien, ca m'a pris un
temps fou. J'ai passé mon temps à travailler, vouloir donner c'est une balance, le temps passe, tu ne peux pas faire tout ce que tu voudrais, 24h c'est 24h.
Artmore : Tu travailles avec combien de collaborateurs?
Mr.Brainwash : J'ai des gens qui travaillent avec moi, qui font partie de mon équipe, ils sont 4 ou 5, qui travaillent sur des projets et qui sont
là depuis le début, c'est comme une famille, je leur fais confiance. Et pour des gros shows comme celui-ci, je fais appel à des équipe de production, comme pour les films, je leur donne une
maquette.
Je m'occupe de mon art, de mon artistique, de ma création et je fais tout faire par la production pour mes shows, mon temps devient de plus en plus précieux.
Artmore : 5 shows aux USA, 1 à Londres, envisages-tu d'en faire un en France, ton pays natal?
Mr.Brainwash : Bien sûr, on garde toujours la cerise sur le gateau (son téléphone sonne, ndlr)
Artmore : Quand Guetta rencontre Guetta (en réference à la soirée du 1er aout, ndlr)
Mr.Brainwash : Ça fait des années qu'on se côtoit. Il était en France, moi en Amérique et quand j'avais 18 ans j'ai crée un club à Los Angeles,
encore quelque chose que j'avais en moi et que je voulais faire. J'avais envie d'un club différent avec de la musique différente et c'est devenu un truc à succès, c'était a la fin des années 80,
il y avait U2, George Michael, et je passais n'importe quel genre de music, rock&roll, disco... J'étais mineur donc je ne pouvais même pas rentrer dans mon propre club mais je m'étais
débrouillé pour paraître plus vieux.
Encore une fois, j'ai eu la volonté de le faire, de ne pas avoir peur.
Ça a changé plusieurs fois de nom et pendant 6 ans ça s'est appelé "la vie en rose". Les gens qui voyageaient et qui sortaient dans les club me demandaient toujours si j'étais de la même famille
que David Guetta.
Lui, de l'autre coté de l'atlantique faisait le DJ.
Un jour, je filmais à Paris et suis rentré dans la boite de nuit "Les bains douches" où David mixait, les vigiles m'ont sorti car je n'avais pas le droit de rentrer avec une camera, mais je ne
suis pas laissé faire, puis j'ai rencontré David qui m'a dit que si je voulais filmer, il fallait venir dans la journée. Je lui ai demandé comment il s'appellait, et quand il m'a dit son nom, je
lui ai sorti mon passeport, je lui ai montre mon nom et il m'a dit "c'est toi Thierry Guetta", et on a fini au bar. Je l'ai filmé plusieurs fois.
David a toujours été dans la musique, il est très passionné et sa réussite n'est pas arrivée par hasard, c'est un mec très sincère, ça fait 20 ans qu'il bosse, il a toujours continué dans sa
voie, c'est une belle réussite.
On a toujours voulu faire quelque chose ensemble, que je lui fasse une video et voilà, il va venir jouer ici et je pense qu'on va faire un truc ensemble.
Artmore : Comme le pop art à une époque, le marché du street art est en pleine expansion, penses tu qu'un jour ça va se casser la figure?
Mr.Brainwash : Le pop art a dégringolé à une époque mais ça a monté plus que ca n'est descendu. A l'époque Warhol faisait un show il vendait zéro,
personne ne voulait acheter, ça coutait 1.000 dollars et aujourd'hui ça vaut plusieurs millions de dollars. il faut suivre son coeur, une fois de plus.
Artmore : Oui mais les marchés dictent beaucoup de choses
Mr.Brainwash : Mais aujourd'hui c'est différent, on est plus puissant qu'avant et internet change beaucoup de choses. Un petit jeune de 20 ans
peut devenir milliardaire demain en faisant un truc sur facebook ou instagram et du jour au lendemain il devient richissime, il peut se payer ce qu'il veut et va s'acheter un Van Gogh ou un
Picasso pour s'amuser, mais il va aussi s'acheter un truc de street art parce qu'il a grandit avec, parce que ça se passait en bas de chez lui, parce que ça fait partie de sa génération, c'est
une vague qui fait partie de notre époque. Le pop art c'était les années 60 et aujourd'hui il n'y a plus de limites.
Mais c'est aussi ça l'art, dans les années 60, il y a pleins d'artistes pop art qui étaient extraordinaires et qui ont disparu et d'autres sont encore là, c'est pareil pour le street art, on
entendra parler de certains artistes dans 30 ans et d'autres disparaitront, on ne peut pas savoir, le temps dira les choses.
Artmore : Suis-tu la scène street art?
Mr.Brainwash : Non, je n'ai pas le temps du tout. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a beaucoup d'artistes, partout, beaucoup de jeunes qui créent
tous les jours. Tout le monde peut le faire, à l'heure où l'on parle, des jeunes commençent leur boulot de street art, tout le monde a le pouvoir de le faire, si vraiment il le veut, si vraiment
il le fait avec le coeur, il sera peut être un des meilleurs artistes, même si quelqu'un vient lui dit que ce qu'il fait n'est pas beau, il ne faut pas écouter et suivre, il faut y croire.
Comme dans les années 70, si on t'amenait un Basquiat tu aurais dit "mais qu'est ce que je vais faire avec ça" et tu l'aurais jeté et après tu aurais dit "oh my god!".
Dans la vie, il faut suivre ton coeur, aimer, avoir une pensée très large, accepter, ne pas juger les gens, les laisser être, les laisser rêver, les laisser pouvoir faire quelque chose et ne pas
les écraser, car c'est peut être ceux auquels tu crois le moins qui sont peut être les plus forts, parce qu'ils ont quelque chose de différent.
Artmore : Et c'est pour ca aussi que tu ouvres ta porte à d'autres artistes (le show de Londres sera ouvert à tous les artistes pour pouvoir
exposer, ndlr)
Mr.Brainwash : J'aime donner, partager, pour que les artistes aient la possibilité d'avoir une porte et d'essayer de les faire connaitre du public
et pouvoir faire une expo. Si on se tient la main, on ira vraiment plus loin, on aura plus de force.
Artmore : Peux tu nous parler de tes projets?
Mr.Brainwash : Pour l'instant, je me concentre sur la préparation du show de Londres, après je suis toujours en collaboration avec des
associations que je soutiens, que je ne laisse pas passer, qui font partie de ce que je fais, chaque chose en son temps.
Plus tard, j'aimerais créer un musée, mon propre musée, essayer de faire quelque chose de différent, avec de la musique. Commencer par mes oeuvres et ensuite l'ouvrir à d'autres artistes.
J'aimerais avoir la possibilité de donner l'opportunité à des artistes d'exposer dans un musée, car les musées sont soit des musées anciens, soit des musées contemporains où tout est calculé,
controlé. Oui, essayer de faire quelque chose d'ouvert, de différent, c'est un projet que j'aimerais accomplir de mon vivant/
/Artmore was fortunate to meet the artist with a big heart Mr.Brainwash few days before his big show in London and 2 days before the evening
with David Guetta.
The rendezvous took place in the warehouse where his show will be held in the district of Holborn in London. During the interview, the show was in progress, fifty people were busy to get
everything up on D-Day The final installation will be made after the evening with David Guetta on August 1st.
The artist is warm, happy, generous, an incredible energy, a real life lesson ...
During visiting the warehouse, the artist talk about the preparation of the exhibition, the fact that he did not choose the place but this is the place which has chosen, exhibitions are like a
puzzle, he visualizes everything initially. Stopping in front of portraits of artists, new work, with this message: If everyone thought the same, nothing would change, the artist explains that
"it is a message of positivity, if you want to become a artist and you follow your heart, you can do it, no, you will do it because when things are done with the heart, with love at the end you
win cause love is something strong. "
After visiting any place, the exhibition will occupy the entire ground floor, we climb the 2nd floor of the huge building in a quiet area for the interview.
Artmore: Mr.Brainwash, it is past things in 4 years
Mr.Brainwash: yes it's 4 years since 2008 but in reality it is 15 years of preparation. I didn't wake up one morning and asked myself "I am an
artist and here is the person I am today," what is inside of me since I was little and it feels that I have 4 years had the opportunity to do so, the connection was made, as a current. I saw that
the door was open and I jumped on it. It could have been 5 years, 2 years, but it was just the right time. I had a date in my head and it does has more arrested. It's like you enclosed someone in
a room and you let him create for 15 or 20 years, then suddenly you shall open your door and you say "go ahead.
I see art everywhere is something that belongs to me, is like thinking, you think all the time, and my brain is like it never stops to see the art. My heart and my brain are very artistic.
Indeed, the connection was made to share with people, this is what happened to me 4 years ago and it's never stop, it makes the sixth show (Los Angeles, New York, Miami, Miami, Los Angeles and
London)
Artmore: You put the same energy when you used to sell clothes in Los Angeles?
Mr.Brainwash: When I made the clothes, it was something really artistic. I had created a concept that was selling used clothes with something
special, a different fashion ... and I started up a shop for designers with high prices. As soon as I saw something artistic in clothes I bought, I bought five dollars I sold 500, 800 dollars
because I knew people were looking to create what later shifted their brands. Everything was classified by period, 60, 50, 40. I've seen many designers.
This job allowed me to be free, I'd put someone to look after and I started off with a camera and film. The money would come home and I was free to do my art, because my art has always felt like
a bird, never be attached somewhere, always free to try to go capture images. I filmed for 10, 15 years and this is how I walked into the world of street art. I was going to film the street
artists in the street, sometimes all night, I expressed myself as an artist and then I really fell into the world of street art as a spiral. I took the opportunity and when they told me "you
gotta do a show, I'll give you a date," I went for it.
Artmore: And you sold everything to pay the show
Mr.Brainwash: No, I sold everything before really, it does not really understand in the movie but it was done 10 years before.
Artmore: The film "Exit through the gift shop" made you famous?
Mr.Brainwash: This is because a film travels, he goes around the world. I've been recognized by everywhere but when it is you who is inside the
film, you can't catch it, to sit and watch it. I only watched once, but the feedback was very positive. Many people are happy with this film, it looks like I gave them the means to do what they
want, anything is possible. I get emails from people who have stopped working to follow their dreams. They do what they like with their heart, it's been fun, it makes them happy.
Artmore: In the film, Banksy is not very kind to you. Do you still see it? He brought you a lot?
Mr.Brainwash: Banksy is my friend, we're still friends, he brought me a lot and I brought him a lot. This film was made between him and me. If
this film was created, there is a change between him and me, as a contribution, as seen in the film. Banksy is very clever to makes things. I was with many artists, this is the only one who told
me "YOU are interesting." The film could have been boring but he found the right niche, he managed to deflect things.
Artmore: Didn't you tired of hearing that you're Banksy?
Mr.brainwash: As i say "time will tell". We can say 50 times to people "I'm not Banksy" they'll repeat "yes, you are Banksy". As I have
said, time will tell because everything rises to the surface.
Artmore: How people can think that Mr.Brainwash is Banksy?
Mr.Brainwash: I don't know, that's why I think the movie is good. This is not a film that looks normal, you go home, saying "the movie was fun,"
this is a film that forces reflection, you see and remember, this is a good story, people take the positive through all this.
You can do nothing and it will not change anything, but when people have something in your head, they have in their heads. I even had friends I've known for many years who tell me "I'm sure
you're Banksy". You, (speaking to me,) do you know? Do you know if Banksy is white, black, yellow, blue, green? No, that's what makes history. Jean Gabin (a french actor) said "I know, I
know" (imitating Gabin), "I know you never know, and I know that". We know at the end of his life.
You believe to know your life, it is understood, I think I know what will become of me, where I will be in 5 minutes, and just now, I go down to buy a cup of coffee, a bus blows me away and
everything stops . That's why we have to live the moment, we must try to see the positive things, we must try to create good, to build without destroying, to learn, be a better person, that's why
we live a short time,to try to be better if we could live 10 years, it will be enough.
Artmore: Where does this desire to live the day as if it were your last?
Mr.brainwash: Because life is, life is beautiful, we must wake up every morning and enjoy your whole day. As I say "one day, one life". In 10
years you'll remember that moment can be lasting only a few moments while you have lived a thousand things differently this time and will remain etched in your memory.
I say we have three lives in one life. The first life that life, second life we dream, when you sleep you live another life and the third life which you remember. I filmed a lot of older
people. We see them sitting, it is believed they are disconnected but in fact they remember, they relive the moments. We live so fast that we do not have time to really live when you grow older,
they are catching up.
Artmore: Can you tell more about "Keep a Child Alive" (the organization that sponsors and
supports the artist)
Mr. Brainwash: This is an association created by Alicia Keys to help children and it's the 2nd year that I am part, as a thirty organizations that
I support throughout the year, toys for children for Christmas, blind people, disabled people, cancer, gays and lesbians ... I am open to all associations, this is what I like about the job I do,
to help others. This is a struggle that never stops because the more I do, the more I give, it does not stop.
We have to understand that in this world, we are not alone, there are people who really need it, and that 's really my battle, trying to bring positivity and make a difference.
Like my shows, everything is free, drinks, posters, postcards, you can take pictures, movies, you can get ideas, I want to give everything. After all, the sun is shining for everyone.
My desire is to give, that's why I do not care what people say they will not stop me from wanting to do good. I know where I want to go. When I hear that a person committed suicide, I tell myself
I wish I was his friend, I would change his way of thinking, I would give some words to try to get out , give words, give 10 minutes of his time is better than money, because these words will
enter him in the head when you are gone and maybe he will recover.
Artmore: When you put into selling prints on your website, everything is sold out in minutes, why you do not produce more?
Mr.Brainwash: I do not produce more because I do other things, sales on my site are very irregular because I care about many things, associations,
like what I do for the association " skid row ". I realized some portraits in dowtown Los Angeles for people who have nothing, it took all my time. I spent my time working, wanting to give it a
balance, time goes by, you can not do whatever you want, 24h is 24h.
Artmore: You work with how many employees?
Mr.Brainwash: I have people working with me, part of my team, they are 4 or 5, working on projects which are from the beginning, it's like a
family, I make them confidence. And for big shows like this, I appeal to the production team, as for movies, I give them a model.
I make my art, my creation and I do everything by the production for my shows, my time becomes more and more important.
Artmore: 5 shows in the U.S., one in London, do you plan to do one in France, your birth country?
Mr.Brainwash: Of course, we keep the icing on the cake (his phone rings)
Artmore: When meeting Guetta Guetta
Mr.Brainwash: It's been years that i know him. He was in France, i was in america. When I was 18 I created a club in Los Angeles, still something
I had in me and I wanted to do. I felt like a different club with different music and it became something successful, it was in the late 80s, there was U2, George Michael, and I spent any kind of
music, rock & roll, disco ... I was a underage so I could not even get into my own club but I tried to seem older.
I had the will to do it, do not be afraid.
It changed its name several times and for 6 years it has called "la vie en rose". People who were travelling and went out into the club would always ask me if I was of the same family as David
Guetta.
He, on the other side of the Atlantic was the DJ.
One day I was filming in Paris and went into the nightclub "Les bains douches" where David was mixing, the guards have left me because I couldn't film, then I met David who told me that if I
wanted to film, you had to come in the day. I asked him how he was called, and when he told me his name, I took out my passport, I showed him my name and he told me "you are Thierry Guetta?",
then we dronk at the bar. I filmed several times.
David has always been in music, he is very passionate and his success has not come by chance, it is a very sincere guy, it's been work for 20 years, he has always continued in its path, It's a
great success.
We always wanted to do something together, and he's here, he'll come play here and I think we'll do something together.
Artmore: As pop art during 70's the street art market is booming, do you think that someday it's going to down?
Mr.Brainwash: Pop art has donw a time but it has risen more than that is down. At the time, durint a show, Warhol sold nothing, nobody wanted to
buy, it cost $ 1,000 and nowit's several million dollars. we must follow your heart, once again.
Artmore: Yes but markets of art are important?
Mr.Brainwash: But today is different, it is more powerful than before and Internet makes a big difference. A 20 years boy can become a billionaire
tomorrow doing something on facebook or Instagram and he became rich, he can buy what he wants and will buy a Van Gogh or a Picasso just for fun, but he also buy street art because he grew up
with, because that happened at home, with neigbourghs, because it's part of his generation Pop art was the 60s and today there are more limits.
But art is like that, in the 60s, there are many extraordinary pop artists have been disappeared and others are still here, famous, it's the same thing about street art, some artists will be
famous in 30 years and others will disappear, we can not know, time will tell things.
Artmore: Are you aware of street art and street artists?
Mr.Brainwash: No, I have no time at all. All I know is that there are many artists everywhere, many young people who created every day. Anyone can
do it, everyone has the power to do it, if he really wants, if he really does with the heart , it may be a better artist, even if someone just told him that what he does is not pretty, do not
listen and follow, you have to believe.
In the 70s, if someone brang you a Basquiat you would have said "but what I do with that" and you would have thrown and then you would have said "oh my god".
In the life, follow your heart, love, have a broad mind, accept, not judge people, let them be, let them dream, let them be able to do something and not to crush them, because it is may be those
to which you think is the least that can be the strongest, because they have something different.
Artmore: And that's why you also open your exhibitions for other artists (the London show will be open to all artists in order to expose)
Mr.Brainwash: I love giving, sharing, so that artists have the opportunity to have a door and try to make them known to the public and make an
exhibition. If we hold hands, we will really further, we will be stronger.
Artmore: Can you tell us about your projects?
Mr.Brainwash: For now, I focus on the preparation of the show in London, then I'm still working with associations that I support, I do not let go,
part of what I do.
Later, I would like to create a museum, my own museum, try to do something different with music. Starting with my work and then open it to other artists. I would like to give the opportunity for
artists to exhibit in a museum, because museums are old for old painting or new for contemporary art, everything is calculated, controlled. Yes, try to make something open, different, it's a
project I would like to accomplish in my lifetime.