C'est lui qui le dit ! Et pourtant depuis une cinquantaine d'années, Benjamin Vautier, alias Ben n'en finit pas de produire des oeuvres constamment.
Sa vie artistique commence dans les années 50 lorsqu'il ouvre à Nice une petite boutique où il vend des disques. C'est là qu'il rencontre les artistes les plus
influents de l'époque sur la côte : César (les compressions), Arman , Sosno (la "tête au carrée", bureaux de la bibliothèque de Nice)... C'est sous l'influence de ces artistes qu'il commence à
développer un style personnel se basant sur celui du Dada. Puis il rejoint un groupe d'art contemporain nommé Fluxus et sa carrière démarre. Se basant sur les "readymades" de Duchamp et sur la
conclusion qu'une oeuvre d'art peut être uniquement identifée par l'artiste, Ben signe tout ce qui lui tombe sous les mains, il signe également les oeuvres d'autres artistes et son propre corps,
déclarant : "je cherche systématiquement à signer tout ce qui ne l'a pas été. Je crois que l'art est dans l'intention et qu'il suffit de signer. Je signe donc les trous, les boîtes mystères, les
coups de pied, Dieu, les poules, etc... Je vais être jaloux de Manzoni qui signe la merde et qui me volera l'idée des sculptures vivantes".
La période de création qui suit est marquée par la création de tableaux en acrylique sur lesquels Ben combine l'écriture et des éléments de bandes dessinées. Le
mot, la pensée et l'écriture deviennent alors la base de son travail.
Depuis toutes les créations sont bien connues de tous et se retrouvent dans la papeterie, le mobilier urbain (le tram de Nice)...
Il vit dans une maison/musée à son image sur les hauteurs de Nice, sorte de refuge et vitrine de ses oeuvres.
Il expose un peu partout, restant fidèle à sa ville de Nice, il est en permanence au MAMAC, le musée d'art moderne de Nice.
Le MAC (musée d'art moderne) de Lyon présente sa 1ère rétrospective. Sur 3.000 m2, Ben dévoile plus de 1.000 oeuvres, les plus connues, mais aussi celles que le
public n'a jamais vu, d'où le titre de l'expo "Strip-tease intégral".
Le pourquoi du comment d'une rétrospective ne s'explique pas mieux que l'artiste lui-même : "J'ai accepté cette exposition parce qu'un artiste aime la
reconnaissance, faut-il dire, comme le dit Nicole du Wagram, battre le fer quand il est chaud. Excusez-moi, je n'ai plus le temps de jouer au prétentieux, en vérité j'ai pas envie de donner une
image de moi qui n'est pas moi, je ne suis pas seulement le rigolo de service, je suis un grand ethnologue anthropologue", et de rajouter : "C'est pas parce que j'ai exposé à Lyon que je vais
continuer à faire des expos. J'hésite entre ouvrir un bordel, devenir professeur de tango, chanteur de country sans voix et qui chante faux, faire un film porno..."
Ben a toujours quelque chose à dire...
Jusqu'au 11 juillet 2010. Site du MAC
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